mercredi 11 juin 2014

Travail de groupe: Retranscription de l'interview et présentation de l'artiste interviewé(Servais Axelle et Kauffman Valentine)

Interview de Patrick Everaert


Qu’est-ce qui vous a poussé à créer au début ? A aller vers cette méthode ?

C’est une bonne question (rire) le déclencheur c’est surement que (de manière général) je suis attiré par tout ce qui est nuancé car je pense que l’on vis dans un monde où on a de plus en plus tendance à présenter les choses comme soit complètement noires soit complètement blanches. Et moi ce sont toutes les nuances de gris qui m’intéressent. Tout ce qu’il peut y avoir entre les 2 et donc il y avait une volonté d’essayer de trouver un moyen d’investir cette zone floue qu’il y a entre les certitudes des extrêmes 


Est-ce-que c’est vraiment une passion pour vous ? 

Non ! C’est une nécessité pas une passion.


Une nécessité c’est à dire ? 

J’ai éprouve le besoin de continuer à travailler mais je fais plein d’autres choses a côté. Ce travail je le fais posément, je le construis dans le temps et donc pas quelque chose que je fais avec passion. J’ai beaucoup de recul par rapport à ce que je fais et j’ai une conscience de l’importance relative que peut avoir l’art dans la société. J’ai été passionné quand j’étais plus jeune par exemple car je pensais que l’art pouvait changer le monde. Maintenant j’essaye de changer les choses à côté en faisant d’autres choses mais j’essaye de construire modestement un travail qui peut toucher individuellement certaines personnes qui sont confronter au travail. Si j’arrive à toucher de temps en temps des gens c’est déjà très bien. 


Quelle est la place de l’art dans notre société actuelle ?

Cette une place est de moins en moins importante, en partie à cause de l’évolution de l’art. L’art court derrière la société, il y a de plus en plus de pratiques artistiques qui sont proches de la société du divertissement avec des œuvres qui se veulent spectaculaires qui cherchent l’effet facile, le chaos au premier round. Ce sont des œuvres qui sont vite vues, vite comprises mais vite oubliées et qui ont donc des effets d’immédiateté.


A quoi inspirez-vous concernant votre avenir en tant qu’artiste ?

J’aimerais bien pouvoir continuer à travailler déjà ce serait bien travailler à mon rythme, pouvoir montrer des choses quand j’ai des choses à montrer et jusqu’à pressent (je croise les doigts) je pense que c’est toujours le cas.  je n’ai pas de plan de carrière je cherche simplement à faire évoluer mon travail au rythme auquel il doit évoluer sans le trahir.


Quelle est votre technique préférée, votre media préféré ? 

Aucun ou plutôt le mien, cette espèce de media que je me suis fabriqué et qui est entre la photo et la peinture et qui se nourri de plein d’autres choses.


Pouvez-vous nous expliquer l’ ’histoire’ d’une œuvre de votre création ?

Non c’est quelque chose que je ne fais jamais parce que sinon j'oblitère justement (comme je le disais tout à l’heure) la possibilité que chacun puisse avoir d’aller vers son interprétation personnelle. Même si avec vous je suis très bavard, dans mon travail artistique le mour est complètement exclu, il n’y a pas de titre et je n’explique jamais individuellement un travail même si je parle volontier du cadre général.


Est-ce que l’art est votre principale source de revenu ?

Non, je fais 3 choses différentes j’ai mon travail artistique qui est pour moi la chose la plus importante  je suis aussi un bourgmestre adjoint de la ville de Charlerois  (je travaille dans l’équipe qui dessine l’avenir de la ville au niveau urbanistique et architecturale), et finalement je suis le co-fondateur d’un site internet dédié au design. J’ai des journées bien remplies.


Est-ce que vous considérez que cet en créant que vous partagez votre vision de la société ?

Non, en tout cas ce n’est pas mon intention. Note que peut être indirectement je le fait, ce n’est en tout cas pas dans mes intentions je pense. Quand je travaille au niveau architectural ou urbanisme par contre là c’est un travail qui est directement dédié à une amélioration pour la société. Ce qui me permet de le faire dans mon travail parce que je pense qu’un travail qui aurait la volonté d’être politique par exemple, de devoir faire passer des messages, de devoir faire changer les choses serait forcement démonstratif. Mon travail serait donc l’application d’un discours idéologique et ce genre de choses ne donne jamais de bons résultats. 


Préférez-vous qu’on parle de vos œuvres en tant que création ou photographie ?
Entre les deux je préfère création, moi je parle d’image. Ce ne sont pas des photographies au sens strict du terme. Entre la photographie et la peinture.


Vous ne vous considérez pas comme un photographe?
Non pas du tout mais pas par prétention. Je suis incapable de prendre une photo de mes enfants (rire). Ce n’est pas la même pratique, le résultat est un tirage photographie mais un photographe saisi un instant présent, dans un cadre présent. Je prends le temps de choisir, chercher mes images. C’est donc une pratique différente.

Est-ce que vous êtes présents à chaque étape de la réalisation de votre œuvre?
Non, les pratiques techniques ne m’intéressent pas. Je travaille avec des gens depuis longtemps en qui je sais que je peux faire confiance. Je m’occupe juste de la partie conception.

Est-ce qu’on peut dire que vous collectionnez toutes sortes de choses?
Ça fait 25 ans que je collectionne toutes sortes d’images dans le désordre volontairement. Je mixe le ressenti avec des images passées. Ça permet de faire des rapprochements non prémédités.

Est-ce que vous considérez votre travail comme atypique?
Chaque artiste a un travail différent. Je ne suis pas le seul à faire de la manipulation d’image. La modernité est derrière nous, on peut refaire des choses déjà faites. C’est ce que je fais.

Y-a-t-il un artiste que vous appréciez tout particulièrement? Un artiste auquel vous vous identifiez ?
On se nourrit tous du travail de chacun, donc j’ai déjà été intéressé par le travail d’autres artistes. Souvent intéressé par la bd, la littérature (James Joyce, Laurent Sterne,…) que par des photographes. Je ne suis pas dans un travail de référence directe.

Est-il correcte de dire que vous avez été actif à partir de 1989?
J’ai fais des études artistiques à 15 ans mais j’estime que mon travail a commecé en 1989.

Quel a été votre parcours?
J’ai fais des études artistiques à Saint Luc, à Tournai. Ensuite j’ai fais des études de peinture puis il m’a fallu 3-4 ans pour ‘désapprendre’ ce qui m’a été enseigné et à ce moment-là j’ai commencé à travailler. J’ai voulu faire selon mes propres préférences et pas celle de l’école.

Peut-on qualifier vos sujets de sujets sombres?
Oui et non. On voit souvent les choses plus sombre que moi je ne les perçois. Le sujet principal que j’aime aborder est celui de la Condition Humaine. Ça implique une réflexion sur les problèmes que l’on ne peut pas éviter (fragilité de l’être humain, sexualité,…).

Estimez-vous que le résultat de votre travail soit énigmatique ?
Je l’espère, parce que j’essaye de faire des photos ‘in terra incognita’, c’est-à-dire que j’essaie de conserver un noyau dur qui résiste à l’interprétation.


Présentation de l'artiste:

Biographie : Né à Charleroi en 1962, peintre de formation, Patrick Everaert est un plasticien belge qui travaille depuis presque 25 ans à produire des images singulières. En effet, il fait des études artistiques à Saint Luc, à Tournai. Ensuite il fait des études de peinture puis il lui faut 4 ans pour ‘désapprendre’ ce qui lui a été enseigné, c’est à ce moment que Patrick estime avoir commencé à travailler. Il décide ensuite de s'exprimer via un autre support. Un support entre la photo et la peinture qui mêle étrangeté et mystère.
Patrick Everaert n'est pas un photographe et il le revendique.
Son inspiration : Son travail est nourrit par ses références littéraires.
Jonathan Swift, Laurence Sterne, James Joyce ou même Voltaire sont ou furent de fabuleuses sources d’inspiration pour l’artiste mais la plus importantes d’entre elles est sans doute James Joyce. D’après l’artiste il aurait été le  « socle » de ce qu'il fait aujourd'hui. Le travail de James Joyce constitue en l’assemblage de mots pour en créer de nouveaux, procédé qui est le point de départ à la création pour Patrick Everaert.
La plupart de ses expo se sont déroulées en France : à la Galerie Aline Vidal et Villa Arson (15fois) et en Belgique à la galerie Meessen De Clercq ou encore chez Nadja Vilenne (11fois),les artistes avec lesquels il a exposé le plus sont  Benoit Platéus (5fois), Tatiana Trouvé (5fois),Wim Delvoye (4fois), Michel François(4fois) et Guillaume Bijl(4fois).


Forme et fond  :

Forme : L’artiste décrit le media qu’il utilise comme suit : un « espèce de media que je me suis fabriqué et qui est entre la photo et la peinture et qui se nourri de plein d’autres choses ». Où trouve-t-il toutes ces images ? Depuis plus de 20 ans, il récolte, compile et collectionne des images qu’il trouve dans des magazines, dans des livres,…qui un jour ou l’autre, serviront de support à sa création. Patrick Everaert fait tirer ses oeuvres sur de grands formats chez un tireur particulier duquel il est plutôt proche.


Fond : Patrick utilise des illustrations purement factuelles qui n’ont pas de vocation artistique à la base, « Je les enlève de leur contexte », dit-il, « je fragilise le sens qu’elles peuvent produire, les amenant à un point d’équilibre d’où elles peuvent basculer dans un sens ou un autre ». Il se dépeint même comme un ruminant. L’artiste refuse de donner un sens unique à ses œuvres,l'absence de titre sur ses œuvres s'ajoute à ce désir de laisser vagabonder l'imaginaire. Ces images tout à fait singulières sont vecteurs de distance, ce qui oblige à penser autrement la question du voir. Il n’y a pas de spectaculaire, ni d'effet visuel gratuit pourtant lorsque le spectateur se retrouve face à l’œuvre il éprouve un sentiment d’incompréhension, il perd pied face à une scène incompréhensible (il ne faut pas se méprendre, il n’est pas pour autant question de «trahison d’images»).

Ce qu’on en pense : Nous avons constaté que nos interprétations individuelles face à l’œuvre étaient fort différentes. Au vu de cette divergence d’interprétations nous en concluons qu’aucun avis ne peut être émit car chacun a sa façon de penser et de se représenter les choses et donc d’interpréter les œuvres de Patrick Everaert.

CCA,CCD :

CCA+ : l’impression première est l’appréhension d’un travail complexe, peut-être même trop complexe, coupant court à la libre interprétation de chacun.
Il n’est pas connu du grand publique, il est nationalement et plus précisément provinciallement  connu pour son rôle de Bourgmestre Adjoint (à Charlerois).
Il n’est pas médiatisé, il ne doit pas son ascension à des scandales quelconques, son enjeu est de faire réfléchir à la condition humaine et d’aborder des sujets rebutants et tabous. Son but n’est pas d’imposer son style, bien au contraire il souhaite laisser une liberté d’interprétation. Patrick Everaert n’est pas connu des hypermédias et les références le concernant sont extrêmement difficiles à trouver. Il est reconnu par ses pairs, des spécialistes donc, en effet il est exposé dans les galeries et travaille en collaboration avec des artistes pointus.

CCD- : L’artiste est très peu visible pour le grand publique et n’apparaît dans aucun mass média.






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