mercredi 11 juin 2014

Présentation de Michael Borremans - examen (Anaëlle Mémurlin & Marie Lismont)

Courte présentation :
Liens utilisés :
·       http://www.evamagazine.fr/product/BruxellesbrMichael-BorremansbrAs-sweet-as-it-getsbr22-Fevrier-au-3-aout-2014
·       http://www.forks.fr/2014/05/11/fascinant-michael-borremans/
·       http://www.wmagazine.com/culture/art-and-design/2014/03/hannelore-knuts-michael-borremans-angel/

L’artiste :


Les espaces disparates imaginés et concrétisés par Michaël Borremans (né en 1963) dans sa peinture, ses dessins et ses films sont unifiés par un sens ineffable du bouleversement, ils présentent des sujets et des scénarios saisis dans des états fascinants de l’intermédiaire et de l’indéterminé. Cet artiste belge fuit les connexions logiques et déjoue toute interprétation. Ces travaux explorent des états psychologiques complexes tout en contrariant la logique normative. Dans tout son œuvre, Borremans, qui aspire à « créer une atmosphère en dehors du temps, un espace d’où le temps a été effacé», déploie intentionnellement des signifiants qui entrent en collision dans des lieux ambigus.

Borremans commença à réaliser ses premiers dessins et peintures à la fin des années quatre-vingt-dix et, depuis, il a créé un corpus d’une maturité incroyable, qui a retenu l’attention d’un public international. L’exposition ‘Michaël Borremans. As sweet as it gets’, organisée en coopération par le Dallas Museum of Art et le Palais des Beaux-Arts (BOZAR) à Bruxelles, réunira près d’une centaine d’œuvres produites sur une période de quatorze ans, afin d’étudier et d’élucider l’univers pictural mystérieux et hallucinatoire de ce créateur singulier. Borremans, que ses études devaient conduire au métier de graveur, a enseigné l’eau-forte et la photographie jusque dans la trentaine bien avancée. Dessinateur dans l’âme, ce n’est pas avant la fin des années quatre-vingt-dix qu’il a commencé à se consacrer au dessin et à l’envisager comme une discipline à part entière.

Ces dessins complexes, évocateurs de symboles, d’auras et de signifiants hallucinatoires, s’inscrivent dans un riche héritage artistique, mais sont ancrés fermement dans le présent. Dans les dessins, en particulier, les sujets sont parfois frappés de silence ou aveuglés et leur individualité niée. Si ces images sont à l’occasion cruelles, souvent elles circonviennent une association facile avec la violence, par la simple beauté de leur exécution.

Ces dernières années, et cela avec une facilité toujours plus manifeste, Borremans a fait de la peinture sa scène la plus imaginative. Canalisant de manière suggestive des précurseurs allant d’Édouard Manet et Gustave Courbet à Diego Vélasquez et à Francisco José de Goya y Lucientes, Borremans s’est sciemment et adroitement confronté à ces analogues visuels pour embrasser une peinture tant historique que matérielle. Dans The Devil’s Dress, 2011, par exemple, la référence au Torero mort de Manet (1864) est absolument inévitable.
Or, là, comme souvent sur les tableaux de Borremans, le personnage central semble être impliqué dans un scénario troublant. La composition audacieuse, la narration curieuse et l’espace psychologique suggestif relient Borremans à la riche histoire du surréalisme qui se manifeste dans les œuvres de ses compatriotes René Magritte et Paul Delvaux, entre autres.

Borremans, qui renverse intentionnellement l’incapacité supposée de la peinture à faire le portrait du mouvement, s’est forgé un style qui exploite non seulement le potentiel transcendant de la peinture, mais aussi ses qualités déterministes et illusoires. Il dilue ses huiles dans une recherche de transparence, consciente que ce processus les libère de leur état présent dans le temps et de leur matérialité, physique et métaphorique. Selon Borremans, l’application des couleurs ralentit plutôt qu’elle ne dissout le temps. Son intérêt pour la photographie et le film inspire sans aucun doute cet aspect de sa technique et le film – à la fois source d’inspiration et structure de composition – a exercé une influence de plus en plus forte sur sa pratique. Si ses premières peintures se fondaient souvent sur des photographies trouvées et des photos de film, Borremans, avec la maturité, s’est fait cinéaste et a créé des images mouvantes d’une beauté toute picturale.

Certains films, en effet, et notamment The Storm (2006) (lui- même influencé par la réalisation d’un autre film du même auteur, The Feeding (2006)), ne ressemblent à rien de plus qu’à un film censé fonctionner comme une peinture. La réalisation de films ayant affiné et concentré sa pratique, les propriétés de l’espace et de la lumière et l’intemporalité immuable qui ont toujours baigné les tableaux de Borremans ont acquis des qualités plus filmiques. Une caractéristique qui relie encore plus sûrement les films foisonnants de Borremans à sa peinture, c’est leur silence, un silence terrible en relation avec l’immobilité de ses peintures. L’exposition ‘Michaël Borremans. As sweet as it gets’, qui réunit pour la première fois une sélection sans précédent de films, de tableaux et de dessins, révèlera les réciprocités de ces disciplines dans l’art de Borremans, ainsi que son aptitude étrange à exploiter la perception de la réalité du spectateur et à la transformer par le biais de son imagination.

De nombreuses expositions monographiques ont été consacrées à son œuvre : au Museum Für Gegenwartskunst à Bâle (CH, 2004), à La Maison Rouge à Paris (FR, 2006), au Kestner Gesellschaft à Hannover (DE, 2009), au Museum of Contemporary Art de Denver (US, 2010) ou à la Kunsthalle Helsinki (FI, 2011). En 2008 Michael Borremans a reçu le prix Overbeck du Overbeck Gesellschaft in Lübeck (DE), qui lui a donné aussi l’occasion de présenter une exposition monographique.

Contexte de production et présentation de l’œuvre :
L’œuvre :



The Angel est une des oeuvres les plus imposantes par son format de Michael Borremans (3x2m). Il s’agit d’une peinture à l’huile datant de 2013 produite à Gand et actuellement exposée au BOZAR de Bruxelles.

Les oeuvres de Michael Borremans multiplient les jeux d’illusion, mixe les références culturelles, et propose au regard des tableaux qui semblent souvent énigmatiques. Le mystère naît souvent du personnage placé de telle sorte qu’il est impossible de saisir son expression. The Angel représente parfaitement cette caractéristique par sa figure humaine masquée avec l’apposition d’un luisant masque ébène peint sur le visage. L homme se réduit alors à des fragments de corps. Progressivement le personnage s’efface au profit d’une atmosphère qui joue sur une mystérieuse et diffuse impression d’absence.
Pour cette peinture, Borremans choisit l’actrice Hannelore Knuts comme modèle. Il l’a rencontra lors d’un diner entre amis. Il cherchait une femme grande, mince et longiligne pour porter la robe rose qu’il destinait à son prochain tableau. Lorsqu’il vu Hannelore, il lui demanda si elle accepterait de poser pour lui. Il lui donna alors rendez-vous dans son atelier à Gand où il pris plusieurs photos d’elle. Par la suite il choisit la meilleure et s’en servit de base pour réaliser son immense toile.



Caractéristques de l’oeuvre
Forme
·       Le réalisme de cette toile est tout simplement époustouflant. On retrouve bien la grande influence qu’ont les peintres tels que Manet et Courbet sur le travail de Borremans. La robe que porte la femme est peinte dans les moindres détails, les plis du tissu sont si réels qu’on a l’impression que l’on pourrait les toucher. Le réalisme de cette œuvre est renforcé par la lumière naturelle qui éclaire la femme. En effet, Borremans ne travaille qu’à la lumière naturelle afin de rendre hommages à ses prédecesseurs réalistes, ce qui ne fait que renforcer leur influence sur son travail.
·       La toile est également impressionante par sa grandeur (3x2m). Le fait quelle soit si grande rend encore son réalisme encore plus imposant, voire écrasant. Le spectateur se retrouve alors face à une toille immense dont le réalisme peut le subjugué et devant laquelle il peut alors rester des heures afin de l’observer avec minutie. 
·       On peut observer un grand contraste entre les tons pastels de la quasi entiereté de la toile et le noir qui recouvre le visage de la femme. Les tons pastels ainsi que la lumière naturelle donnent une certaine douceur à la toile, mais le fait qu’ils soient un peu « passés », « veillis » apporte également une certaine mélancolie au tableau. La couleur noir avec laquelle le peintre à dissimuler le visage de la femme contraste avec la clareté du reste du tableau et attire le regard du spectateur. Son attention est alors dirigée vers la seule partie du tableau qui n’est pas détaillée avec un grand réalisme. On peut alors observer un contraste entre le clair (les tons pastels et la luminosité) et le détaillé (réalisme de la toile) et le sombre (noir du visage) et l’abstrait (visage dissimulé, supprimant toutes ses émotions).
Fond
·        D’après le titre de l’œuvre (« The Angel »), cette peinture représente un ange. La silhouette longiligne voire androgyne de cette femme ainsi que sa longue robe rose pastel peuvent en effet nous y faire penser. Cependant, plusieurs éléments ne correspondent pas à représentation bienveillante que nous avons de cette créature céleste. Cet ange n’a pas d’ailes, son visage est recouvert de noir et est tourné vers le sol. Tout dans sa posture nous fait penser à quelque chose de triste, de douloureux. On pourrait penser que cet ange ne représente pas la joie et la bonté et faire alors un lien avec l’ange de la Mort, dépourvu d’ailes. On peut longuement s’interroger sur le statut de cet ange. Est-ce un véritablement ange, mais qui est malheureux ? Ou est-ce l’ange de la mort qui apporte avec lui malheur et douleur ?
·       Le visage caché de l’ange nous empêche de voir les expressions faciales de celui-ci. Cependant, Borremans est parvenu à transmettre des sentiments forts au spectateur rien que par la posture de la femme.
·       Une autre particularité qui découle du fait que le visage de l’ange soit caché est la distentiation. En effet, le spectateur est alors incappable de pouvoir s’identifier à l’ange ou même identifier la personne représentée. Cela rend encore son analyse de l’œuvre et sa recherche de l’identité exacte de cette femme encore plus complexe.

Ce que les spécialistes et les artistes me disent de l'oeuvre :

As sweet as it gets – guide du visiteur
Le spirituel

Après une période peu productive en 2012, Borremans s’est senti piégé dans son atelier, incapable de ranimer la créativité nécessaire pour créer de nouvelles œuvres, hanté par les « fantômes » qu’il sentait demeurer dans son lieu de travail habituel. Bien qu’il ait toujours vécu et travaillé dans les mêmes espaces, il s’est lancé pour la première fois à la recherche d’un nouvel environnement pour peindre. Peut-être par un hasard du destin, son nouvel atelier, situé à Gand, s’est révélé être une chapelle désaffectée en ruine.
Ce lieu sacré fût une telle source d’inspiration qu’il y a réalisé un cycle d’œuvres saisissantes, incluant quatre pièces monumentales – dont deux nus très imposants – ainsi que des natures mortes complexes. Cet environnement extraordinaire semble posséder des qualités mystiques qui ont agi sur Borremans de manière quasi spirituelle. Il a en effet décidé de maintenir l’aspect sacré du lieu et, à quelques très rares exceptions près, il n’a autorisé aucun visiteur à pénétrer dans ce sanctuaire. Borremans parle de l’atmosphère de cette chapelle en termes quasi métaphysiques. Il dit s’adresser à la Vierge et à ses pinceaux pendant qu’il y peint.
Il affirme aussi avoir ressenti profondément l’effet de l’espace, et cela se manifeste clairement dans les œuvres qu’il y a produites. Trois tableaux portent non seulement des titres qui les associent de manière directe à l’environment religieux dans lequel il travaille – The Angel, The Virgin (qui ne figure pas à l’expostion) et The Son, tous peints en 2013 – mais les figures (ou sujets) représentées sur chaque toile rappellent l’iconographie chrétienne. The Angel, une image presque choquante d’une magnifique créature androgyne dans une fluide robe rose, est un tableau imposant de plus de trois mètres de haut. Cet « ange » est cependant dépourvu d’ailes et ne paraît ni particulièrement céleste ni bienveillant. Au contraire, le grimage noir qui masque son visage déjà partiellement caché n’évoque rien de moins que l’Ange de la Mort.
[…]
http://www.bozar.be/b3/userfiles/files/Borremans_vgSP2_A5_FR_light.pdf

Fascinant Michael Borremans

L’oeuvre de Michael Borremans multiplie les jeux d’illusion, mixe les références culturelles, et propose au regard des tableaux qui semblent souvent énigmatiques. Le mystère naît souvent du personnage placé de telle sorte qu’il est impossible de saisir son expression. Anna (2003) regarde ses mains posées sur une table. En 2004 Anna paraît de dos, le spectateur voit un petit chignon et un chemisier blanc, un chemisier qui réapparaît dans The Ear, cette fois avec les cheveux nattés, en 2011. Dans cette oeuvre souvent le regard se dérobe, qu’il soit orienté vers un point inaccessible ou tout simplement évacué par la posture imposée au modèle.

La reprise de thèmes picturaux, savamment orchestrés dans cette rétrospective,  instaure progressivement une lecture des tableaux à priori énigmatiques.  Ainsi en est il du motif des tableaux intitulés The Load. Cette coiffe étrange saisie sous différents angles possède la faculté singulière de happer celui qui la porte. Homme, femme, enfant ? L’ ombre  s’accentue,  Une tache de couleur jaune apparaît  dans le col, la forme suggère une ligne, une présence dont la réalité se dissout sous l’objet.

Tantôt la figure humaine est  masquée avec l’ apposition d’un luisant masque ébène  peint sur le visage ( The Angel, 2013), tantôt elle est effacée. L’ homme se réduit alors à des fragments de corps, qu’ils soient allongés tête-bêche dans un décor de coulisses ( The Bodies, 2005), qu’ils émergent, tronqués, d’une jupe octogonale rouge ( The Devil’s dress, 2011). Progressivement le personnage s’efface au profit d’une atmosphère qui joue sur une mystérieuse et diffuse impression d’absence.
[…]

Dominique Grimardia. Copyright Magazine Forks.
http://www.forks.fr/2014/05/11/fascinant-michael-borremans/

Résumé des deux textes :

Les deux textes ci-dessus reprennent deux aspects différents du travail et plus particulièrement de l’œuvre The Angel. Le premier explique le rôle important qu’à jouer la spiritualité (religion chrétienne) et la chapelle Borremans a installé son nouvel atelier. Il relève également le caractère triste et sombre de cet ange sans ailes et sans visage.
Le deuxième texte fait un lien entre les différentes œuvres de Bourremans et les différentes caractéristiques qui y reviennent fréquemment telles que la dissimulation des expressions des personnages de ses peintures.  

Ce que je me dis face à l'oeuvre

Emotions : Je suis principalement intriguée par la dissimulation des émotions du personnage. Je me demande qui est cette femme et ce qu’elle ressent.
Sensations : J’ai envie de rester devant cette toile jusqu’à pouvoir comprendre les émotions de cette femme. Je voudrais pouvoir fixer le visage de cette femme sous tous ses angles et de très prêt afin de pouvoir peut-être saisir une émotion.
Interrogations :   Je me demande ce que représente cette grande et mince femme au visage masqué. Est-ce l’ange de la mort ? Est-ce un personnage plutôt bien faisant ou plutôt sombre et sinistre ?  
Réflexions : Je ne parviens pas à connaître ses intentions ni ses émotions à cause de son visage masqué, je me demande alors ce que je dois ressentir







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L'artiste
Il existe plusieurs groupes « Facebook » la concernant, comprenant beaucoup d'abonnés.
Il a étudié au Le Collège d'Art et Sciences Saint Luc.
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Lieux de diffusion
Certaines de ses œuvres sont dans les collections du MoMA.
Il est actuellement exposé au BOZAR. Il a également été exposé dans d’autres musées d’art contemporain.
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Médias
Il y a eu un reportage sur lui au journal de la RTBF.
Des articles lui sont consacrés sur des sites tels que Wikipédia, lesoir.be, lavenir.net, etc.
Il est repris sur le site de « Flemish Institute for visual, audiovisual and media art et sur des sites d’art contemporain.
Arte a réalisé un documentaire sur lui
Œuvre
Certaines de ses œuvres sont publiques dans des villes telles que Ottawa, New-York, Saint-Pétersbourg,...
A créé une pochette du CD Vantage Point du  groupe dEUS
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Public
Public de masse car exposition dans des centres réputsé. La Reine Mathilde est même venue voir l’expostion à Bozar.
Il existe même un billet B-excursion à la SNCB pour aller voir l’exposition
Les spectateurs doivent être des amateurs d’arts pour reconnaître l’influence de ses prédecesseurs réalistes et pour apprécier le côté tres ambigus de certaines de ses œuvres.  
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