mercredi 19 août 2009


Les sœurs martin

par Manon Thibaud

Marie France et Patricia martin sont nées en suisse, à Sierre, en 1956. Elles passeront toute les deux par l’école de commerce avant de s’installer aux beaux arts de Paris. Voila maintenant vingt ans que ces deux jumelles travaillent et vivent à Bruxelles.

Dés leur naissances, sans cesse confondues ou comparées, elles doivent assumer cette hyper visibilité. Leur œuvre sera d’inverser les règles du jeu en donnant à voir plutôt que d’être vues. Elles ont toujours travaillées à quatre mains et abolissent les modes d’expressions en créant sur plusieurs terrains : couture, dessin, photo et performance.

Elles offrent un monde réflexions et de reflets autour du corps féminin investigué à partir de leur gémellité. On assiste à la recherche d’un espace entre soi et l’autre, dans lequel se joue la quête du réel et de son double. Leurs gémellité est l’objet principal de leur travail, un dessin symétrique mais pas tout à fait, entre différences et similitudes.

Elles ont depuis longtemps le désir de se mettre elles-mêmes en scène et le font notamment à travers l’univers de la vidéo. Mais, lorsqu’elles jouent avec leurs corps et leurs personnages, entre réalité et fiction, c’est un sentiment oscillant entre rêves et cauchemar qui est suggéré, l’atmosphère est ambigüe. Photo « du vert dans le noir » + « c’est comme d’être 9 » + « unseen by the gardener »

Leur origine gémellaire apparait, par exemple, à travers la présence de l’une d’elles démultipliée sur des parois réfléchissant comme lors de la série de 13 photographies issues d’une performance qu’elles ont réalisée à Anvers autour d’une sculpture de Dan Graham. Ce pavillon de verre et de miroir, permettant ainsi la réflexion et le dédoublement, est situé dans un quartier défavorisé. En nettoyant ces vitres de cette sculpture, elles s’inscrivent dans un lieu précis en tant que femmes interrogeant la légitimité de la situation. Elles portent donc un regard critique quant à l’installation de cette œuvre fragile de Dan Graham dans ce quartier, ce contexte socio-économique improbable. Mais elles pointent également l’attribution habituelle des rôles de la femme.

Effectivement, on les voit habillées en robes blanche, faisant allusion aux uniformes d’infirmières, entrain de nettoyer des vitres pour défendre une cause artistique… Leur silhouettes projetées sur ces vitres ce multiplient dans un jeu de reflets qui se mêlent aux images de la rue, représentent donc également une caricature des rôles attribués aux femmes, dans ce cas ci, d’ailleurs cumulés. Photos « an unmade sculpture 4, et 8 »

Les sœurs Martin font donc bien partie intégrante de l’art contemporain belge. En effet, c’est en se servant de leur gémellité qu’elles établissent une réflexion sur le soi, et forcément l’autre, à travers des jeux bien pensés de reflet dans une ambiance de paranormale qui n’est probablement pas destinée à plaire sur un point de vue strictement esthétique. Il s’agit d’un travail pointu.

Erwin Wurm


Erwin Wurm :

par Manon Thibaud

Erwin wurm est né en 1954 en Autriche. Après des études d’histoire de l’art, des langues et de littérature germanique, il peaufine sa connaissance théorique de l’art et l’applique au sein de l’école d’art appliqué de Vienne, dans les années 1980.

Ses études brillantes l’engagent à devenir professeur de sculpture aux beaux arts de Paris et qu’il poursuivra à l’université de design industriel et artistique de Linz. Il sera ensuite commissaire de nombreuses expositions.

Il a suivi un enseignement encore très marqué, au milieu des années 70, par l’art conceptuel et minimal. Ses premiers travaux s’inscrivent dans cette filiation. Son œuvre s’inscrit également dans la lignée du courant de pensée Fluxus, dans le sens ou tout est art. Il invite à rechercher l’art dans le mouvement de la vie. Il cherche donc la plus grande liberté d’esprit artistique, notamment par l’utilisation de l’humour.

En effet, Erwin wurm, à travers ses œuvres, à une capacité à faire rire son public. Rire qui amène à des réflexions plus profondes. Il donne une place et une valeur à l’échec, à ce qu’on rejette ou que l’on cache d’habitude : le ridicule, l’échec. (Ses « sculptures d’embarras », en 2007 consistent par exemple, à inviter son public à écrire un moment gênant de sa vie sur un grand mur conçut à cet effet). Le jeu, à ses yeux, a un pouvoir de subversion. L’humour et le jeu présent dans les œuvres de cet artiste permettent de soulever beaucoup de question, sur la condition humaine, par exemple.

Il mène différentes réflexions :

Tout d’abord, son travail est un exercice de réappropriation libre de la notion de sculpture, il donne une redéfinition personnelle et contemporaine de cet art. Il se questionne sur la notion même de la sculpture en se demandant « quand, dans le temps et l’espace, commence une sculpture ? ». Il abandonne par exemple l’idée de durée et d’infini en transformant l’œuvre un niveau du présent immédiat. Ainsi naissent en 1997 les « one minute sculptures » ou le spectateur est invité à tenir la pose à l’aide d’objets pendant une minute. Voir : « Série taipei, outdoor sculpture » (ils sont 2) et « Série philosophy, digestion »

Des actions humaines des plus banales sont décalées un bref instant et chacune de ces sculpture est conservée sous forme de photographies ou vidéo. «Série taipei 2000 » (couché)

Acteur de l’exposition, le spectateur y est lui-même mis à contribution, cette tendance évoque le fait qu’art et vie se rejoignent. Le corps du volontaire devient ainsi le matériel de sculpture humoristique et éphémère. Ses « one minute sculpture » évoque donc deux tendances essentielles dans l’art : la relation aux objets, ready-made et la relation aux corps, les performances.

Erwin Wurm s’interroge également sur la société de consommation. Son travail est lié au constat que malgré des apparences de démocratie, nous vivons sous une forme de dictature économique de plus en plus forte. Il scrute le monde qui l’entoure et certaines pièces en ressortent déformées. Il transporte des spécificités humaines à des objets, le fait, par exemple, de pouvoir grossir ou maigrir à souhait. Ce travail joue avec l’expression qui veut que grosse voiture signifie voiture de riche. «Fat Porsche », «Fat house» et «The Burden of Desperation, 2006 ».

En renversant le monde des objets et des humains la question de la société actuelle qui est posée, notamment de ce dont l’homme s’entoure. Les objets détournés du quotidien et de leur usage d’origine perturbent nos repères. « Hotelrooms » + « Truck » + «Venezianischer Barock »

L’art traite pour lui de la difficulté à faire face à la vie, que ce soit par des moyens philosophiques ou par des régimes alimentaires. « The artist begging for mercy, 2002» et « Freud’s rectification ».

Erwin wurm fait sans conteste partie des grands artistes internationaux d’art contemporain car il y investiguent des champs nouveaux de création. Il fait preuve d’une liberté totale dans le choix de matériaux, d’objets différents provenant de notre quotidien pour créer ses œuvres qui poussent une profonde réflexion sur différents thèmes actuels, comme la condition humaine, la société et l’échec. Il sculpte l’espace et le temps tout en transfigurant le quotidien jusqu'à ses limites les plus incongrues.

Julie Morel


Julie Morel est une artiste qui vit et qui travaille à Paris.

Elle utilise dans ses œuvres divers pratiques numériques. On y retrouve du dessin et on constate qu'elle a un vrai rapport avec les mots, les couleurs et la musique.

Elle s'intéresse aux ordinateurs car selon elle, ils ont un caractère sensible.

Elle s'intéresse également à la mémoire de celui – ci, à ses manques, à ses petites failles et aux problèmes qu'il peut engendrer.

Elle recherche en fait le caractère humain de la machine.

Dans une de ses œuvres: "générique" j'ai pu remarquer qu'elle nous parlait d'amour et nous montrait à quel point nos sentiments étaient écartelés entre l'amour et la haine.

D'ailleurs ne dit on pas: " entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas"?

De plus, elle finit sa vidéo sur un mot très fort : " exister".

Est-ce que l'amour empêcherait d'exister, de nous épanouir en tant qu'être humain?

La femme en amour n'arrive peut être pas à exister de la même façon que sa moitié!

Tant de questions que je me suis posée en voyant ce petit film d'art.

Je peux donc dire que j'ai découvert une artiste talentueuse, qui m'a fait réfléchir et qui a réussi à bousculer mes idées préconçues de l'amour, en laissant toute fois une place pour ma propre interprétation.

http://www.art-vidéo.org > artiste > Julie Morel > "générique".

Charlotte et Manon.

Anne Daems


Analyse d’une exposition d’Anne Daems : « My father’s garden ».

Anne Deams est une photographe belge qui a la particularité de photographier des événements et des gestes à première vue anodins et d’en faire ressortir des détails significatifs.

A l’origine, cette installation d’Anne Deams n’en était pas une. En effet, son œuvre se composait d’un court métrage montrant le quotidien d’un jardin occidentale à la japonaise. Elle choisit de filmer le quotidien d’un jardin en rapport à son père qui possédait un jardin du même style. Ensuite, elle décida de diviser son court métrage en six parties diffusées simultanément grâce à six postes de télévision minimalistes et épurés. Par l’économie du langage plastique, elle recentre le spectateur sur le contenu de la vidéo qui s’apparente aussi à la photo. Grâce à cette installation, elle aborde le thème du quotidien et sa propre perception de celui-ci. A travers les six morceaux de son installation, elle exprime des moments volés à différents personnages. Ces images ne parlent pas de la personne mais de l’univers et du monde de cette personne. Elle filme alors ses personnages déambulant, rêvant, entrain d’entreprendre des travaux manuels quotidiens comme le jardinage ou le bricolage. Il n’y a pas de narration, ni de paroles seulement des bruits appartenant au quotidien (oiseaux, …). D’après Anne Deams, elle ne s’est pas concentrée sur la technique mais sur le contenu pourtant c’est le détail qui prime et ce grâce au cadrage qui parait étudier au millimètre près. Elle joue aussi sur l’ambiguïté car elle allie bruits du quotidien et musique japonaise. En conclusion, par cette installation Anne Deams reste telle qu’on l’a connait dans ses travaux précédents mais dans un langage plastique différent de la photographie mais qui s’apparente quand même à celui-ci.

Audrey Rodriguez Exposito.