Valérie Sonnier est née en 1967,
elle vit et travaille actuellement à Paris. Elle est diplômée des Beaux-arts à
Paris et y est d'ailleurs professeur de dessin. Elle a participé à de
nombreuses expositions collectives, et expose actuellement à la Galerie Nadja
Vilenne (Belgique).
Depuis une vingtaine d'années,
passionnée par le milieu du cinéma, elle réalise des films sur un seul endroit,
qui lui tient à cœur : la maison de ses grands-parents, qui est désormais
inhabitée. Elle travaille énormément sur tout ce qui touche aux souvenirs, aux
temps révolus. Elle filme tout en format 8 mm, celui des films de famille, dont
le grain est plus ancien et donne au film un côté obsolète.
Dans son film "Des pas sous la neige" (2011), on découvre
cette maison laissée à l'abandon, marquée par les traces du temps et dont le
jardin a repris ses droits depuis longtemps. Lors du tournage, elle laisse les
fenêtres ouvertes pour "appeler un fantôme". On le voit d'ailleurs
apparaître à plusieurs reprises dans le film. Cependant, il a l'image d'un
fantôme assez enfantin, car il est recouvert d'un drap blanc. Par ce procédé,
elle renoue avec les chasses aux fantômes de l'enfance et s'inspire également
d'un très grand photographe, Jaques-Henri Lartigue, dont la célèbre
photographie, intitulée "Mon frère Zissou en fantôme", représente
également un fantôme recouvert d'un simple drap. Elle reproduit ainsi ce qui
est à la fois lointain, le souvenir de ses parents et grands-parents, et à la
fois ce qui est proche, c'est-a-dire les traces de la maison familiale, et
l'apparition du fantôme, qui incarne l'esprit de la maison elle-même.
Au-delà des films, Valérie Sonnier utilise également le dessin et la
peinture pour renouer avec ses propres souvenirs. Elle peint la maison, et
principalement les rosiers du jardin, dont elle fera une douzaine de toiles à
grand format. Cependant, il y a des parties blanches sur les peintures, qui
évoquent le souvenir qui s'en va. L'artiste se bat contre cette perte de
mémoire et est très méticuleuse dans son travail afin de saisir l'éphémère et
de le conserver. Les toiles sont numérotées et datées, mais seul
l’ensemble porte un titre : «Vous pouviez tout prendre chez moi, sauf mes
roses».
En conclusion, les œuvres de
Valérie Sonnier abordent les notions de souvenirs, d'éphémère, d'apparitions
fantomatiques, de présence, mais aussi d'absence. Un amalgame établit en toute
simplicité et subtilité, qui nous transporte vers nos propres souvenirs...
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