André
Robillard
« On pourrait même se demander si l'art c'est pas
puissant. … C'est le machin d'artiste de l'art qui a fait disparaître la misère.
Détruire la misère, c'est pas rien. C'te sacrée misère… » André Robillard
André Robillard est l’un des plus grands
sculpteurs de l’art brut. Né en 1932, il a désormais 80 ans. C’est à l’âge de 7
ans qu’il est entré dans un établissement hospitalier pour troubles mentaux. Il
y a vécu tout sa vie, mais presque jamais comme résident. C’est à 33 ans
qu’il a commencé à fabriquer son premier fusil « pour tuer la
misère ». C’est vite devenu une obsession pour lu. Son psychiatre en a
envoyé quelques unes à Dubuffet qui constituait sa collection d’art brut. Cet
autodidacte qui est désormais au centre des spéculations des plus grands collectionneurs,
n’aurait jamais cru devenir aussi célèbre grâce à ses réalisations. Dans son
atelier, il s’est toujours considéré
plus comme un bricoleur qu’un artiste. Il fabrique aussi des engins spatiaux et
des spoutniks.
La notion d’art brut a été inventée
par Jean Dubuffet. On entend par art brut toutes productions singulières de
personnes indemnes de culture artistique. Ces personnes ont échappé au
conformisme social pour une raison ou pour une autre : pensionnaires d’hôpitaux
psychiatriques, détenus, inadaptés, marginaux en toutes sortes. Ils ont décidés
de faire de l’art par leurs propres impulsions. Il émane de leurs œuvres
beaucoup de spontanéité, de simplicité et de naturel.
Avec André Robillard, rien ne se perd, tout se
transforme. C’est avec des matériaux
usagés qu’il crée ses « machins d’arts », comme il les appelle. La
base est généralement une crosse en bois découpée sur laquelle il ajoute toute
sorte d’objets récupérés ici et là attachés avec du ruban adessif de couleur.
Boites de conserves, tubes en plastique et métal, câbles, ampoules usagées,
clous éléments de robinetteries,
rétroviseurs ou encore le reste de moulinette et de fer repasser forment sa
palette d’artiste.
André Robillard a eu un parcours
atypique où il a eu sa part de violence. En créant ses fusils, il a non
seulement voulu rendre hommage à son père qui était garde forestier mais ca lui
a aussi permis de surmonter son mal-être et de devenir un homme heureux dans
l’enceinte du centre hospitalier. C’était le moyen pour lui de faire quelque
chose de sa vie et de tuer la misère. Mais attention, ces sont des fusils pour
de faux, il n’a aucune attention de faire de la violence, il veut
« juste » l’apprivoiser.
J’ai directement eu un coup de cœur
pour cet artiste hors norme et touchant. Ses œuvres sont empruntes d’une
sincérité qu’on ne retrouve pas dans l’art contemporain. C’est surement ce
manque d’éducation qui me plaît autant dans l’art brut et particulièrement dans
le travail d’André Robillard. Il y tant d’espoir et de vie dans ce chao
apprivoisé que je ne peux être qu’admirative devant ce personnage à part et de
son travail.
En conclusion, cet homme exceptionnel
a réussi son objectif ; celui de tuer la misère. Il continuera à créer, non pas pour faire
monter sa cote mais simplement parce que ca le rend heureux.
personnage attachant en effet qu'un livre récemment paru fait mieux connaitre (ANDRÉ ROBILLARD, L'ART BRUT POUR TUER LA MISÈRE - Christian JAMET)
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