Avant de
commencer dans la photographie, Tichý suit des études à l'Académie des
Beaux-arts de Prague, qu'il arrête rapidement pour des raisons personnelles et
politiques. Il s'investit dans le milieu de la peinture et du dessin, puis se
destine en fin de compte dans la photographie dans les années 70.
Miroslav
Tichý fabrique lui-même ses appareils photos. Il produit ses objectifs à l'aide
de boîtes de conserves et de lunettes, et les boîtiers sont faits de planches,
de fils, de capsules de bières, le tout isolé avec du goudron. Et pour combler
le tout, il n'a jamais regardé dans son viseur, car il n'en avait pas!
Il se
promène ensuite, dans les rues de sa ville natale, Kyjov, sans trajectoire
déterminée. Dissimulant son appareil photo sous ses habits, il photographie ce
qui attire son regard : la beauté féminine.
Le soir, il
développe ses pellicules dans une chambre noire improvisée. Une fois ses
tirages séchés, il les retouche parfois au crayon, pour souligner telle ou
telle partie du corps. Ensuite, il abandonne ses photos un peu partout dans sa
maison. Ils les laisse ainsi se détériorer sous les effets du temps ou d'un
accident domestique.
Ce
non-respect de la photographie conventionnelle fait que ses clichés dégagent un
profond mystère. Ses photos, d'une simplicité absolue, attirent par leur
variation autour d'un même thème, par leur aspect flou dû à la mauvaise qualité
du matériel utilisé et par les marques du temps qu'elles portent.
Son travail
est découvert par Roman Buxbaum à la fin des années 90. Celui-ci est un ancien
voisin de Tichý, et également artiste, spécialiste d'art brut, collectionneur
d'art et psychiatre. Epaté par son travail, il commence ainsi à collectionner
ses œuvres et convainc Tichý de les présenter à des manifestations d'art brut.
C'est ainsi que Szeemann, grand découvreur d'artistes, autorité parmi les
autorités dans ce milieu, le découvre à son tour, et lui attribue aussitôt une
légitimité dans le monde de l'art.
Miroslav
Tichý est alors rapidement connu en Europe. En 2004, il a sa première exposition
personnelle à la Biennale de Séville. En 2008, il est l'objet d'une exposition
au Centre Pompidou à Paris.
Il aura pris une centaine de photos par jour, et cela
pendant 30 ans. Il n'a jamais donné aucun titre à ses photos car, selon lui,
chacune est un exemplaire unique. De nombreux collectionneurs sont du même
avis, et sont épatés par le mystère, la poésie, la passion que dégagent chacun
de ses clichés. Les collectionneurs sont d'ailleurs prêts à payer un original à
plus de 12 000 euros!
Bonjour
RépondreSupprimerje vous adresse un poème autour Miroslav TICHY. Si ces pauvres mots retiennent votre attention vous le trouverez demain sur mon blog, ainsi que quelques photos: panchements maltés – https://blog.holophernes.com
J'ai écrit beaucoup autour de poètes, la Bible, le Tao... Bonne lecture
'L'incertain,
des mondes de l'entre-deux, la vague inconsistance des mondes flottants, en ces lieux indécis, Miroslav Tichy et ses appareils improbables découvrent l'univers de l'érotisme flou.'
© Mermed