Valérie
Sonnier est née en 1967 et vit et travaille à Paris. Elle est un professeur de
dessin aux Beaux-Arts (à Paris) depuis 2003 et développe son travail à travers
le cinéma dont elle est « fascinée ».
Dans ses
œuvres, Valérie Sonnier met en avant son talent en dessin par-delà l’image
cinématographique. Depuis vingt ans, tous ses films se déroulent au même
endroit, lui rappelant son passé dans une maison familiale à Versailles. Filmée
de l’extérieur mais aussi de l’intérieur, en toutes saisons, cette maison est
aussi prise en 16 mm
qui va susciter ce rapport au souvenir. On y voit des fantômes, ce qui nous
projette dans l’enfance, dans le passé que cette artiste essaie toujours de
mettre en évidence.
Son désir
filmique se transmet aussi dans la peinture, la photographie, le dessin, tous
fait avec une précision remarquable. Dans ses œuvres, Valérie combat la
non-souvenance et veut saisir ainsi que conserver l’éphémère. Les toiles
(notamment celles de rosiers dont la partie blanche du tableau représente
l’ignorance, l’Alzheimer) ont été faites après les films pour appuyer sur le
thème du souvenir.
Dans son film
« Des pas sous la neige » en 2011 (photo ci-dessus), fait en super 8,
qui dure 6 minutes 20, on peut remarquer que toutes les fenêtres de la maison
sont ouvertes pour laisser passer les rafales du vent à l’intérieur des
différentes pièces. On montre le fait que cette maison, autrefois habitée,
rappelle des tas de choses à Valérie telles que les réunions de famille, les
enfants qui courent dans la maison, représentant la vivacité des moments.
Cependant, les fleurs n’étant pas encore fanées montrent que l’ancien habitant
vient juste de la quitter. Tous ces souvenirs lui traversent sans doute
l’esprit. Pendant tous les films, au fur et à mesure, les saisons changent et
le fantôme que l’on voit dés les premiers plans, semble se confondre avec la
neige qui laisse une épaisse couche blanche tombée du ciel sur le sol. Il s’y
confond et finit par disparaître totalement.
Ce film peut
notamment tracer les liens de la mémoire collective de l’enfance aux souvenirs.
Elle passe de la présence à l’absence car on peut imaginer que les personnes
vivant dans cette maison sont parties, mais fait apparaître aussi des fantômes
qui mélangent les deux (présence et absence). C’est ce qui fait du travail de
Valérie, un chef-d’œuvre de la souvenance.
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