mercredi 19 juin 2013

Valérie Sonnier et les souvenirs du passé - Lorine

Valérie Sonnier est née en 1967 et vit et travaille à Paris. Elle est un professeur de dessin aux Beaux-Arts (à Paris) depuis 2003 et développe son travail à travers le cinéma dont elle est « fascinée ».

Dans ses œuvres, Valérie Sonnier met en avant son talent en dessin par-delà l’image cinématographique. Depuis vingt ans, tous ses films se déroulent au même endroit, lui rappelant son passé dans une maison familiale à Versailles. Filmée de l’extérieur mais aussi de l’intérieur, en toutes saisons, cette maison est aussi prise en 16 mm qui va susciter ce rapport au souvenir. On y voit des fantômes, ce qui nous projette dans l’enfance, dans le passé que cette artiste essaie toujours de mettre en évidence.

Son désir filmique se transmet aussi dans la peinture, la photographie, le dessin, tous fait avec une précision remarquable. Dans ses œuvres, Valérie combat la non-souvenance et veut saisir ainsi que conserver l’éphémère. Les toiles (notamment celles de rosiers dont la partie blanche du tableau représente l’ignorance, l’Alzheimer) ont été faites après les films pour appuyer sur le thème du souvenir.

Dans son film « Des pas sous la neige » en 2011 (photo ci-dessus), fait en super 8, qui dure 6 minutes 20, on peut remarquer que toutes les fenêtres de la maison sont ouvertes pour laisser passer les rafales du vent à l’intérieur des différentes pièces. On montre le fait que cette maison, autrefois habitée, rappelle des tas de choses à Valérie telles que les réunions de famille, les enfants qui courent dans la maison, représentant la vivacité des moments. Cependant, les fleurs n’étant pas encore fanées montrent que l’ancien habitant vient juste de la quitter. Tous ces souvenirs lui traversent sans doute l’esprit. Pendant tous les films, au fur et à mesure, les saisons changent et le fantôme que l’on voit dés les premiers plans, semble se confondre avec la neige qui laisse une épaisse couche blanche tombée du ciel sur le sol. Il s’y confond et finit par disparaître totalement.


Ce film peut notamment tracer les liens de la mémoire collective de l’enfance aux souvenirs. Elle passe de la présence à l’absence car on peut imaginer que les personnes vivant dans cette maison sont parties, mais fait apparaître aussi des fantômes qui mélangent les deux (présence et absence). C’est ce qui fait du travail de Valérie, un chef-d’œuvre de la souvenance. 

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