dimanche 20 juin 2010

Nous avons rencontré: Anne Bossuroy, une performeuse ...


Interview réalisée par Sophie Klutz et Laurie Sacré, 6A

Carte d’identité :

Nom : Bossuroy

Prénom : Anne

Age : 42 ans

Profession : Peintre et Maître assistante à la haute école de Bruxelles

Lieu de résidence : Bruxelles

Ma première performance a eu lieu en 2002 pour ‘Place rouge’, performance dans le cadre des parcours citoyens d’Ixelles . Ensuite 2006 ‘Où s’installer? Quand performer? Charneux-Monty, ERG

Et la même année au festival Esperanzah! avec ‘Lien charnel’


Questions :

Pouvez-vous nous donner une brève définition de la performance ?

La performance prend son origine dans une mythologie personnelle. C’est une action qui est nourrie par un concept logique qui résonne avec la pratique. La performance peut être un dépassement de soi.


Comment avez-vous découvert cet art si peu connu du grand public ?

J’ai découvert cette pratique artistique lors de mes cours d’histoire de l’art. Par la suite, avec des rencontres, par le biais d’expositions, par des formations…


Comment êtes-vous devenue performeuse ?

C’est un peu par le jeu du hasard, un moment donné, cela devient une évidence. Ce que je n’arrivais pas à exprimer via la peinture, la sculpture, je l’ai exprimé par la performance . Je ne voyais pas un autre medium à utiliser pour traiter le sujet.


Seuls les supports tels que la vidéo, la photo ou les bandes sonores permettent de garder une trace visuelle ou auditive des performances.Dès lors, considérez-vous les traces de vos performances comme des documents ou des œuvres à part entière ?

Je considère les traces de mes performances (vidéo) comme des documents « mémoire ». Je veux garder en mémoire l’acte de ma performance.


Dans les années 60-70, beaucoup d’artistes avaient recours à des « matériaux » qui sont assurés de provoquer le scandale. Corps nus, sang, tripes, excréments… Ces matériaux ne sont plus vraiment utilisés actuellement. Pourquoi ? La volonté de « choquer » a-t-elle été supprimée aujourd’hui ?

C’est difficile à dire… . Il y a eu un grand changement au niveau des mentalités. Actuellement, l’artiste a d’autres préoccupations que de choquer. Ce qui ne diminue pas la qualité des performances du passé. En même temps, il appartient au spectateur d’être choqué ou pas.


Une chose semble claire : le corps, le temps et l'espace constituent généralement les matériaux de base d'une « performance. Etes-vous d’accord ? Utilisez-vous des matériaux autres dans vos performances ?

Oui, je suis d’accord avec l’idée que le corps, le temps et l'espace constituent généralement les matériaux de base d'une « performance ».Dans l’espace d’exposition, je suis nue et je peins les parties visibles de mon corps pendant un certain temps.

Il me semble que notre rapport au temps change avec les époques : tout doit aller vite. Le temps de la perfomance ‘Blind spots’ n’est pas rapide (50 minutes) et ma production picturale non plus. Peut-être un choix d’être à contre courant.


Vos performances sont-elles synonyme de revendications (féministes, politiques, culturelles…) ? Quel message cherchez-vous à faire passer ?

La seule affirmation, revendication que je propose est celle d’une femme aujourd’hui, celle du corps dans l’espace. Je suis engagée dans l’art mais pas dans le féminisme, politiques, culturelles…

Je pose un acte de présence dans le monde réel.

Vivez-vous de vos performances ? Est-ce un réel métier ou un « passe temps », un hobby ?

C’est un réel métier, je n’en vis pas ( je suis peintre). J’ai un travail alimentaire c’est l’enseignement.


Avez-vous un modèle, quelqu’un que vous admirez dans le milieu de la performance ?

Pas particulièrement… . C’est une rechercher personnelle qui ne s’appuye pas sur une référence spécifique.


Pour laquelle de vos performances éprouvez-vous le plus de satisfaction, de fierté ?

« Blind spots » (traduction : ‘angle mort’)

Cette performance fonctionne, je l’ai déjà pratiqué plusieurs fois ; c’est une performances que j’assume et qui tient dans la durée en terme de consistance du propos.

Enfin, c’est assez amusant, lors d’une précédente recherche sur internet, nous avons trouvé un article s’intitulant : « Comment fait-on pour réaliser une performance artistique ? » Etes-vous d’accord avec ces étapes? Ou est-ce complètement absurde ?

(Source : http://www.commentfaiton.com/fiche/voir/23198/comment-faire-une-performance-artistique)

Étapes de réalisation :

Etape 1 : Tout d'abord, pour faire une performance artistique, vous devez avoir quelque chose à montrer ; cela peut-être un savoir-faire, la réalisation d'une œuvre, d'une création, un concept, une idée, une manière de penser via une action, etc.

Etape 2 : La différence entre la performance artistique et le processus de création artistique courant (réalisation d'une œuvre PUIS exposition, diffusion) : la performance est préparée (et pas improvisée, à priori) mais l'exposition est à la fois l'œuvre finale, mais aussi son processus de réalisation. Vous réalisez donc votre création devant un public, en direct.

Etape 3 : Comme un vernissage, une performance peut être fixée à l'avance, en un lieu à une date et une heure précise mais elle peut aussi être improvisée n'importe où (dans la rue, sur une place publique, etc.). Les performances artistiques peuvent avoir pour but de :
- dénoncer quelque chose ;
- montrer un savoir-faire ;
- apporter du plaisir.

Au premier abord, ce sont des généralités, on pourrait se demander la même chose avec une voiture : « Comment change-t-on la roue d’une voiture ? » ou en cuisine : « Comment fait-on un gâteau ? »

Bon, cela peut être instructif…

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