vendredi 19 juin 2009

Réflexion par Justine et Renaud


L'art contemporain doit-il être trash et provoquant?

Lorsqu'on interroge notre entourage sur l'art contemporain, on peut constater que beaucoup voient l'art contemporain comme un art «trash», dérangeant et provoquant. En effet, l'art contemporain dérive parfois vers des choses beaucoup trop dingues, beaucoup trop spectaculaires finalement.
Puisque une œuvre contemporaine se doit de ne ressembler à rien d'autre, certains artistes se sentent obligés de dépasser les limites de l'obscène.
Un exemple d'œuvre beaucoup trop provocante qui fut considéré par certaines personnes comme de l'art et qui fut présenté dans une galerie est une œuvre de Guillermo Vargas Habacuc. Cet homme a attaché un chien à un mur de l'exposition et l'a ensuite laissé mourir. L'artiste s'est défendu en disant avoir réalisé cette œuvre pour montrer dans quelle conditions vivent les chiens. Il a donc tué un chien pour défendre les chiens! C'est ce genre de démonstration qui donne à l'art une mauvaise image. Si l'on demande aux responsables de la galerie comment ils ont osé laisser faire ça, les responsables rétorquent que jamais, ils ne censureront un artiste. L'art contemporain, on l'a vu, est liberté... De l'art censuré finalement, ce n'est plus de l'art, et cela peut poser problème.



Un autre artiste qui utilise beaucoup le sexe de manière provocante dans ses œuvres est André Serrano. Il prend ainsi en photo de vieilles femmes ou des femmes naines en face de pénis d'hommes.
Bref, aujourd'hui de nombreux artistes contemporains semblent être fascinés par l'horreur.
Cependant ne retenir de l'art actuel que son côté trash est réducteur, car l'art contemporain est très riche autant dans sa forme que dans son contenu. De plus, il ne faut pas oublier que la provocation est un outil parfois indispensable pour faire passer un message. Ajoutons également que le goût pour l'horreur n'est pas une caractéristique de l'art contemporain. En effet, déjà le Dadaïsme en 1616 utilisait la provocation et le scandale pour faire savoir qu'il était contre tout. Dans l'art d'attitude également, les artistes utilisaient beaucoup le choc, dépassait leur limite notamment Otto Mühl qui réalisa des performances vraiment douteuses...


Si l'art contemporain est parfois provoquant, il est clair que l'art contemporain ne doit pas impérativement l'être. En effet, les artistes que l'on a présentés plus tôt ne réalisent pas des œuvres provocantes et pourtant, ce sont des artistes contemporains. Par exemple, Bruno Serralongue fait tout à fait le contraire d'une œuvre trash. Il critique d'ailleurs les émotions faciles, le choc facile. Bruno Serralongue traite de sujets qui auraient facilement pu être traités de façon violente mais son intelligence consiste à ne pas les traiter de cette manière.
Cette année, nous avons pu voir des œuvres de Jacque Lizène. Dans une de ses œuvres intitulée «Quelques séquences d'art sans talent» (1976), l'artiste écrit «pas assez scandaleux» et «même pas obscène» en parlant de ce qu'il est en train de faire sur la vidéo. Par là, Lizène voulait critiquer le fait qu'une œuvre d'art contemporaine aujourd'hui doit souvent être scandaleuse, obscène et provocante pour séduire le public.


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