Le dandysme selon Jacques Lizène.
Par Pauline Gillard
Dandy : Un
dandy est un homme se voulant élégant et raffiné, se réclamant du dandysme,
courant de mode et de société venant de l'Angleterre de la fin du xviiie siècle, mais aussi d'une affectation de
l'esprit et de l'impertinence. Le terme Dandy relève de l'excentricité, est défini
comme une manière d'être, notamment dans l'habillement et l'apparence, qui
rompt totalement avec la règle du commun des hommes. Lorsqu'il est utilisé sous
la forme d'un substantif, « Dandy » se réfère à un homme à l'apparence
soignée et bien habillé, plus souvent à un homme narcissique. Synonymes : élégance,
aristocratie, goût, classe, beauté, courtoisie, délicatesse, politesse,
savoir-vivre, raffinement, chic, charme, affectation.
Mais est-ce bien ce dandysme académique que nous
retrouvons chez Lizène ?
Jacques Lizène est bien un dandy : son attitude
raffinée est différente de la société dominante d’aujourd’hui mais il a quelque
chose de plus. En effet, nous pourrions qualifier le style de Lizène comme
étant un mélange entre le dandysme et la déglingue. Ses dents qu’il a limées,
la vasectomie, le port de casquettes diverses ainsi que sa manière de parler
nous repoussent plutôt que de favoriser notre appréciation.
Il a donné un nom spécifique pour qualifier son dandysme
déglingué : l’art d’attitude.
«
L’Art d’attitude est un prolongement du produit et non pas le produit comme
chez les autres. Comprenne qui pourra. »
«
J’ai créé le terme en 1965 pour définir l’attitude de non-procréation que
j’avais décidé de prendre. J’avais déclaré que je ne procréerais pas et que
l’espèce humaine devait en faire autant et s’éteindre gentiment à jamais. Pour
définir cette position de manière plus globale et la définir par rapport à
l’art, j’ai créé ce terme d’art d’attitude. »
Jacques
Lizène ne se donne donc pas simplement un genre mais il joue avec cette attitude
et devient carrément ce dandy déglingué.
Cet
artiste est donc en performance permanente dans la vie de tous les jours. Il se
donne un style « bouffon », dandy, un peu décalé et l’effet recherché
y est : on est mal à l’aise quand on l’entend parler, on lui trouve
quelque chose de louche, on est intrigués par cet homme aux manières et langage
qui ne semblent pas trop appartenir à notre société et on est bousculés,
dérangés et repoussés par ce qu’il s’est fait subir (limage de dents,
vasectomie).
Par ce dandysme, cette attitude et sa performance
permanente, Lizène ne redeviendrait-il pas ce grand artiste qu’il cherche à
nier à tout prix ?
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