vendredi 19 juin 2009

J'ai rencontré Benjamin Monti



Interview Benjamin Monti

Qu’est ce qui vous a amené dans le milieu de l’art ? Qu’est ce qui vous a poussé à vous diriger vers la BD ?

Comme tout le monde j’ai commencé à dessiner dès l’enfance… J’ai continué parce que j’aimais ça et que c’est vite devenu comme un besoin naturel… C’est devenu une vocation qui ne m’a pas quittés… Je lisais énormément de BD, et j’ai très vite voulu en raconter, ou en dessiner par moi-même… En grandissant, mes goûts on changés et je désirais exprimer des choses différentes que ce que je lisais, et d’expérimenter d’autres manières de dessiner que ce que je voyais… ça a créer des choses hybrides… Pour l’ « art » : Mes parents m’emmenait régulièrement voir des expositions enfant et adolescent, et j’ai suivi des études secondaires artistiques… Je me suis donc retrouvé dans ce milieu assez naturellement, mais aussi par la suite de rencontres et d’hasards. Le Lien entre la BD et mon travail « artistique » c’est la nécessité que j’ai de m’exprimer par le dessin.

En quoi votre travail peut-il être classé dans l’art Contemporain ?

En ce qu’il est fait maintenant ! Qu’il interroge le présent ! Qu’il utilise des moyens propres à notre époque, associé également à des procédés plus anciens… (Même si je me considère avant tout comme un dessinateur ou un auteur de BD, il m’arrive d’utiliser des installations, des performances, la vidéo…) De plus, et ce malgré moi, le médium du dessin est revenu depuis quelques années très en vogue dans le milieu de l’art contemporain. (Avec des artistes tels que : Raymond Pettibon, Michaël Borremans, David Shrigley, Francis Alÿs, Fernando Bryce, … Voir à ce sujet l’excellent ouvrage « Vitamine D – Nouvelles Perspectives en Dessin » Publié Chez Phaidon)

Quelles sont vos sujets et vos thèmes favoris ?

La peur, la mort, la violence, l’enfance… (Ce sont des thèmes qui se rejoignent : La Peur est une manifestation violente, il y aussi bien sur la peur de mourir, et ce sont des manifestations qui sont apparues dans mon enfance) J’ai longtemps été sujet à une forte crise d’angoisse… J’ai donc régulièrement essayé de canaliser cette énergie en parlant de la peur et de ses manifestations … La peur et sa gestion à longtemps été le moteur de mon travail… Il y a aussi régulièrement le sujet de la Noyade, ou la figure du noyé (J’ai fais une de mes premières publication individuelles sur le sujet de la noyade… Au moment ou je l’ai publié on à retrouvé le corps d’un ami noyé… quelques années plus tard j’ai évité la mort dans un accident du même type…) La violence peut se manifester dans mes dessins par une très grande tension dans les compositions, par la représentation de mort violentes de sévices physiques, la violence verbales (j’ai fais une série de 1000 dessins s’insulte)…mais aussi une violence lié à la pression sociale, économique, ou la barbarie de certain événement de l’histoire belge (le Congo) … Je détourne régulièrement des images représentants des enfants ou l’imagerie enfantines, dans lesquels j’incorpore les précédentes thématiques cités…

Par qui avez-vous l’impression d’être influencé dans votre travail ? Avez-vous des modèles particuliers ?

Un artiste qu’il le veuille ou non est souvent très perméable à tout ce qu’il l’entoure… De sortes qu’il a toutes sortes d’influences voulues ou refoulés… Je devrais dire que tout m’influence… L’ensemble de mon vécu, de mes expériences, des gens que j’ai rencontrés, de ce que j’ai vu lu ou entendu au cours de mon existence m’influence et détermine ce que je suis et ce que je fais.

Dans le domaine artistique il y a forcément des choses qui m’ont plus marqués que d’autres.
En gravure : Je suis très sensible au travail de gens comme Frans Masereel, Lynd Ward, Giacomo Patri, Otto Nückel,… Ils réalisaient des romans graphiques au moyen de la gravure (ils menaient leur récit sans texte, uniquement avec l’image), en liant un récit adulte (avec une véritable conscience social), et un souci très poussé de l’image… J’aime aussi de nombreux graveurs qui ont utilisés des scènes oniriques – symbolistes – grotesques : James Ensor, Félicien Rops, Alfred Kubin, Goya… Les Gravures Mexicaine de Possada et Manilla.

En peinture : Adolescent j’ai été très impressionné par les peintures de Jean-Michel Basquiat et Francis Bacon qui sont des peintres qui ont œuvré dans une sorte de peinture expressionniste moderne… J’adore les primitifs flamands, Goya, les ex-voto Mexicains, la représentation de « vanité »…

En BD : Aristophane, Adrian Tomine, Attak, Gunnar Lunkdvist, Olivia Clavel, E.C. Segar, Vica, Mattt Konture, Chris Ware, Fred, Pichard, Tardi (pour le démon des Glaces et la guerre des tranchées), Stéphane Blanquet, Robert Crumb … et beaucoup d’autres encore…

Dans le domaine de l’écriture : Bernard Noël, Maurice Blanchot, Charles Pennequin, Cioran, Mishima, Alphonse Allais, Juan Rulfo, Pierre Drieu la Rochelle, Jehan-Rictus, Charles Bukowski, Nina Berberova, Soljenitsyne… Dostoïevski et Kafka m’ont fort marqués dans mon adolescence.

Pour le Cinéma : Les films de Michael Haneke, les premiers Lars Von Trier, Andreï Tarkovski, Russ Meyer, John Waters, Johan Van Der Keuken, Kieslowski, Georges Méliès, Emile Cohl, Louis Feuillade, Todd Browning (Freaks), Le cinéma expressionniste, les films gore et de zombies des années 70…

Je ne connais pas grand-chose dans le théâtre en dehors des textes classique, cependant j’ai découvert récemment les textes et les pièces de Rodrigo Garcia que j’apprécie.

En dessin : Roland Topor et Bruno Richard m’ont marqués très fortement.

De manière plus globale, je suis très réceptif à l’art « Brut » et aux « arts premiers ».

L’imagerie populaire qui se trouve dans les gravures datant de la fin du 19° au début du 20 ° Siècle sont une de mes grandes sources d’inspiration… Tout comme l’imagerie médicale et scientifique (Zoologie, Botanistes, Anatomie, Maladies et traitements…)

Il vaut mieux que je m’arrête de parler de ça, … Si non on serra toujours là demain ...

Y a-t-il un message à faire passer par votre travail ou est-ce juste pour le plaisir de dessiner ?

Il n’y a pas réellement de messages, ce que j’essaie de faire dans certaines œuvres c’est de créer, de susciter des questionnements ! (Ou parfois des espaces poétique) La notion de plaisir dans la pratique du dessin est venue récemment dans mon travail, qui à longtemps été exécuté dans la douleur (en forme d’exutoire…)

Avez-vous déjà participé à de grandes foires ?

En BD, j’ai du participé 8 fois au festival d’Angoulême (Prix de la Bd Alternative avec le collectif Mycose), et à différents festivals à l’étranger Sierre (Avec lequel le collectif Mycose à Obtenu le Prix du meilleur Fanzine), Luzerne, Aix-en-Provence, Harlem…

Pour l’art Contemporain : J’ai participé en tant qu’exécutant à la performance « Zone Absolue » de Jacques Charlier à Art Brussels… Je n’ai jamais été présenté par des Galerie en foires.

Quelle est votre définition de l’art ?

En fait je n’en ai pas … Je ne prétend pas détenir la vérité sur ce sujet ni sur un autre!

1 commentaire:

  1. Vous pouvez trouver un article sur le Printemps de l'irreverence au Centre Bruxelles Wallonie, Paris avec Benjamin Monti sur http://blog.paris3e.fr/post/2011/04/22/Irreverence-centre-Wallonie-Bruxelles-paris-pierre-KrollStas-Sophie-Langohr-Capitaine-Longchamps-Benjamin-Monti

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