mercredi 20 mai 2009

Visite du Mukha: J-M Gheerardjin par Renaud


Pourquoi des mouches ?

Au Mukha, à l’étage consacré à Jacques Lizène, est exposée une œuvre de Jean-Marie Gheerardjin. Celle-ci est nommée « Le bombardier » et a été réalisée en 1987.

D’une part, une photo en noir et blanc de la queue d’un bombardier de type B-17 Flying Fortress américain de la seconde guerre mondiale endommagé. Un homme, inconnu, s’appuie sur la tôle déchiquetée de l’appareil. D’autre part, un avion qui semble être un bombardier B-25 Mitchell américain de la seconde guerre mondiale également, recouvert de mouches. L’avion semble en mouvement, prêt à fondre sur sa proie.

Il y a diverses oppositions frappantes : mouvement donné à l’appareil en vol, immobilité du B-17 écrasé ; vitalité du B-25 et immobilité, rigidité des cadavres de mouches ; enfin, être humain vivant debout devant la queue d’ avion détruit, mort symbole de destruction.un

"Mais pourquoi des mouches ? ». Celles ont on plusieurs significations comme: la mort, la quantité, la ressemblance, l’agacement et les excréments.
Par cette hécatombe de mouches, l'artiste nous représente les hécatombes humaines de la seconde guerre mondiale. Les mouches représentent ces aviateurs vrombissant par milliers dans le ciel, toujours présents, harcelant, semant la mort, vivant de cette mort ; mais aussi leurs victimes, ces milliers d’êtres humains, minuscules et indissociables vus du ciel, immobiles à jamais, balayés par les bombes comme de vulgaires parasites.

L’œuvre et ses thèmes principaux sont donc très chaotiques. Jean-Marie Gheerardjin pourrait être considéré comme un dictateur, peu soucieux des vies qu’il prend au nom d’un projet, d’une réalisation. Peut-être est-ce là, la comparaison qu’il veut faire naître dans notre esprit. Il veut nous faire comprendre qu’il est aussi absurde de tuer des milliers de mouches pour une œuvre d’art que de massacrer des millions de gens pour une idéologie.

Avec un peu de réflexion, on remarque que l’œuvre peut avoir des milliers de sens . I.Ainsi, l’œuvre nous montre que l’art s’interprète de manière très personnelle et subjective, chacun apportant son bagage culturel dans son interprétation. Cela nous permet ainsi de développer notre méthode de réflexion et notre jugement critique.

Renaud Schils

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