La passion pour la nature...
Avec la classe, nous nous sommes rendus aux Brasseurs. Là, Anne Denis, ex-photographe reconvertie dans la peinture, préférant faire ses mélanges de couleurs à l'aide de ses pinceaux et de ses chiffons plutôt que de devoir modifier les tons sur photoshop. Cette artiste peint exclusivement sur toile, avec de la peinture acrylique, la plus facile. Lorsqu'elle peint, la toile tourne, laissant des trainées en tous sens. De plus, elle ne met pas de cadre, mais, dit-elle, « j'aurais pu, ou l'acheteur pourra s'il le désire ». Sans oublier qu'elle ne fait aucun croquis: elle regarde, elle rentre chez elle pour peindre, elle stoppe pour re-regarder, puis retourne peindre.
C'est une artiste inconditionnelle de la nature qui a la ville en horreur. Elle fait beaucoup de marche et observe énormément l'environnement qui l'entoure : montagnes, rivières, forêts... Le thème de son exposition était alors une évidence pour elle.
Dans ses peintures, elle utilise des tons assez neutres comme le vert, le noir, le rose ou encore le gris. Elle peint des paysages imaginaires, qu'elle invente après avoir observé la nature. C'est une réprésentation chaotique de la nature, mais ses tableaux sont pleins de vie étant donné qu'elle exprime ce qu'elle vit, c'est-à-dire ses sensations et ses émotions face à la nature. On peut dire que c'est un dialogue entre l'artiste et son environnement fétiche, un rapport entre l'être humain et la nature.
En exposant, l'artiste pense et espère, que ces peintures peuvent nous apporter quelque chose et que son exposition peut lui apporter quelque chose.
Jean-Paul Brohé est le "coéquipier" de l'artiste. Aussi photographe, il entretient le même fétichisme pour la nature qu'Anne Denis. J-P Brohé comprend mieux les choses en posant un regard sur la nature. Par « choses », il entend les phénomènes naturels tels que les montagnes (comment ont-elles poussé du sol ?), les cours d'eau etc.
Pour lui, c'est une hygiène de vie qu'il a choisie : se rapprocher de la nature en marchant, en observant et en le prenant en photos; de magnifiques photos d'endroits si connus, mais qui, sur papier glacé, nous sont méconnaissables. On s'aperçoit que l'on passe à côté sans trop y faire attention. C'est pour cela qu'après avoir découvert ses clichés, l'envie nous prend de prendre son temps pour mieux découvrir cette magnifique nature qui nous entoure.
Concernant sa manière de faire, Jean-Paul Brohé utilise un argentique, ne se focalise pas sur la technique, mais préfère prendre la photo un peu comme un regard; l'objectif est son oeil.
Je tiens à préciser qu'il ne nous montre pas des photos de paysages, mais la réalité. Seules les couleurs sont un peu modifiées sur ordinateur par la suite.
Sans oublier qu'il possède des centaines et des centaines de ce genre de photographie, mais seule une petite dizaine nous est présentée.
Concernant Anne Denis, elle ne fait que peindre pour nous transmettre son grand plaisir de la nature, ne cherchant pas à faire du décoratif, mais, comme elle nous l'a dit, si l'acheteur veut l'exposer dans son salon, trouvant la peinture très belle, elle n'ira pas l'en empêcher.
Pour elle, son exposition ne vivra qu'aux Brasseurs, nul part ailleurs. Son objectif était de la rendre public, de plus dans son centre préféré, connaissant très bien les propriétaires.
Quant à Jean-Paul Brohé, il est le petit plus qui nous permet de mieux comprendre les peintures de son amie, étant donné qu'ils ont le même objectif : photographier, peindre la nature, sauf que chez lui, c'est réaliste, contrairement à Anne Denis. Ce petit accompagnement met en évidence les toiles, et je trouve ce choix des plus judicieux.
Alix Sepulchre
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