dimanche 19 juillet 2009

Allan Kaprow


Allan Kaprow (1927-2006) fut d’abord connu en tant que peintre lyrique abstrait. En 1957, il commence à suivre les cours de John Cage où il découvre la pensée dadaïste de Marcel Duchamp qui aura un impact décisif sur son propre cheminement artistique. Ces diverses influences ont transformé la perception de l’art d’Allan Kaprow. Désormais, il remet en question la valeur de l’acte qui consiste à peindre et critique la fonction esthétique et sociale de l’œuvre d’art. Pour lui, l’art doit être en relation avec la vie. C’est ainsi qu’Allan Kaprow et ses disciples (Jim Dine, Claes Oldenburg, Robert Whitman et Red Grooms) créent le « happening » qui se développera au cours des décennies suivantes. A l’origine, la notion d’happening était constituée de collages et d’assemblages d’objets divers et reprenait la quasi-totalité du travail d’Allan Kaprow entre 1953 et 1956. Par la suite, ces assemblages sont devenus des environnements où le spectateur était invité à modifier l’œuvre d’art et où les objets envahissaient les murs jusqu’à remplir une galerie entière. C’est en 1959 que l’happening prend sa forme véritable avec le premier happening d’Allan Kaprow intitulé « 18 Happenings en 6 parties » composé de plusieurs parties indépendantes les unes des autres mais qui constituent une unité dans la globalité de l’événement. Son happening peut par certains aspects se rapprocher de l’événement théâtral mais contrairement à l’événement théâtral, il est entièrement basé sur l’improvisation car le canevas dicté par l’auteur ne fait qu’organiser les faits. Il constitue un événement composé d’actions simples ou non réalisées par des acteurs professionnels ou non, de phrases et/ou de mots, de sons et/ou de bruits et de facteurs extérieurs imprévus.

On peut alors définir l’happening comme « Un assemblage d'évènements joués ou perçus en plusieurs temps et lieu, (...) ses activités peuvent être inventées ou tout à fait ordinaires. (…) Le Happening se déroule selon un plan mais sans répétition, ni public. C'est de l'Art mais qui parait plus proche de la vie »* autrement dit le happening est un événement, un fait, une action qui a pour but d’ouvrir le langage artistique à la réalité. Cette forme d’art rejette l’aspect matériel de l’œuvre d’art car il devient uniquement une trace laissée dans la conscience. En effet, elle ne peut être répéter vu qu’elle est dictée par le hasard. De plus, l’happening décloisonne les différents arts car il reprend les arts plastiques, la danse, le théâtre, la musique, la vidéo, le texte, …). Finalement, l’happening est caractérisé aussi par la participation du spectateur par son regard. L’happening donnera naissance par la suite au body art et au Fluxus. Quant à Allan Kaprow, il enseigna dans une université les Arts visuels et écrit plusieurs essais dont « Assemblages, Environnements and Happenings » en 1966.

Commentaire d’une œuvre :

L’happening avait été divisé en trois pièces distinctes séparées par des cloisons de plastique. Dans ces pièces étaient disposées des chaises en cercle ou en rectangle ce qui obligeait le spectateur de regarder dans plusieurs directions. L’happening fût composé de projections de films et de diapositifs, de danse, de musique, de déclamations de textes, de sculptures, de bruits, de gestes et de peinture. On peut alors dire que le décloisonnement des arts est déjà présent car il mélange arts plastiques, danse, théâtre et vidéo. L’happening d’Allan Kaprow est alors une expérience des sens car il allie expérience auditive et visuelle. Les spectateurs furent peut être surpris et incommodés car ils ne purent pas assister à la totalité de l’œuvre car l’événement se déroulait simultanément dans divers pièces séparées

Audrey Rodriguez Exposito

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