"Comment expliquer des tableaux à un lièvre mort", performance réalisée en 1965
Les œuvres de Joseph Beuys (1921-1987) sont toujours construites à partir d'un questionnement sur l'humanisme, la sociologie et l'écologie. Ses années de succès lui permirent notamment d'élaborer un nouveau concept dans les années 70: le concept de sculpture sociale. En effet, il continue les concepts énoncés par Marcel Duchamp et du Dadaïsme: l'œuvre est un processus de réflexion ouvert à de nombreux domaines de la recherche et, "capable d'interpréter l'homme et l'activité humaine au sens d'une théorie globale du travail." Pour lui, son œuvre est un projet de réconciliation de l'individu avec son environnement. Il cherche à raviver une sensibilité que l'homme a perdue. Pour lui, tout homme est artiste, et qui si chacun utilise sa créativité, tous seront libres.Nous retrouvons ces concepts chez Beuys, nés d'une expérience personnelle vécue lors de son enrôlement dans les forces de l'air allemande en 1940. Pilote sur le front russe, il s'est écrasé en Crimée et s'est fait recueillir par des nomades Tartares. Ceux-ci l'ont nourri avec du miel et l'ont soigné en le recouvrant de graisse, et en l'emmaillotant dans des toiles en feutre. Suite à cet épisode, il développe, dans les années 60, un nouveau mouvement artistique qui ne s'apparente pas à celui de l'époque. Ces éléments qui lui ont sauvé la vie sont assez récurrents dans ses productions artistiques. Il utilisera le cuivre, le feutre, le bois, le miel, la terre, le sang, les os, la graisse, etc. pour leurs qualités énergétiques, métaphoriques et plastiques. D'où l'apparition de certains domaines (animal, végétal et minéral) qui s'entrecroisent. Ces utilisations de matériaux donnent alors à la figure de Beuys, un côté écologique : exploration des matériaux pour les mettre au service de l'art et non plus pour les modifier. Il redonne ainsi une certaine noblesse à ces objets méprisés.
Mélanie Appeldoorn
bien...
RépondreSupprimermais vous oubliez totalement une approche de la performance avec ce lièvre
plasmat