lundi 28 avril 2014

« Kabaret Warszawski » ? Une pièce vulgaire, excessive et assommante. Par Pauline Gillard

 « Kabaret Warszawski » ? Une pièce vulgaire, excessive et assommante.

Par Pauline Gillard

Etant l’œuvre  du metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski , « Kabaret Warszawski » nous montre la vie en Pologne au temps de Hitler. Après quelques minutes à regarder la pièce de théâtre je fus vite persuadée que celle-ci était fort vulgaire et excessive ainsi qu’assommante.
 Je trouve que cette pièce est trop vulgaire car ils parlent ouvertement de sexe sur scène, imitent l’acte sexuel, se baladent à moitiés nus, se retrouvent dans des positions qui gênent le spectateur et les personnages sont vulgaires dans leurs attitudes et façon de parler.

Je pense que c’est une pièce excessive car tous ce qui se passe sur scène l’est : la manière dont les personnages se comportent, parlent, sont habillés, dansent, se trémoussent, la musique allait trop fort, les cris également, la mise en scène était aussi excessive, les paroles, les gestes, etc… Tout ça me semblait sur-joué, comme si on voulait épater le spectateur mais dans mon cas, c’est l’inverse qui s’est produit. La pièce était même excessive dans sa durée… 4H…

J’ai trouvé cette pièce assommante car elle sollicite énormément et constamment l’attention du spectateur. Nous devons être constamment en alerte des moindres faits qui se produisent sur scène ainsi que lire les « sous-titres » (car la pièce est en polonais)  sinon nous sommes complétement largué. De plus, comme dit précédemment, tout est excessif, cela nous fatigue donc beaucoup. Voir une pièce durant autant de temps qui mélange arts de la scène, cabaret, chant et danse est totalement insoutenable.


LA CRITIQUE DE PARISCOPE
 ( Hélène Kuttner )
  • Faire de la scène le lieu de tous les possibles, une plate forme artistique de libre échange, sexuel, affectif, politique, où la transgression serait la règle et la passion amoureuse un objectif toujours présent, mais rarement atteint, tel est le projet du metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski avec ce « Kabaret Warszawski » (Cabaret Varsovie) dans son nouvel espace scénique à Varsovie, que l’on peut découvrir aujourd’hui à la Fabrica, le tout nouveau lieu de spectacle du Festival d’Avignon. « Willkommen, welcome, bienvenue » clament les acteurs performeurs de la troupe du Nowy Théâtre aux spectateurs en les accueillant face à l’immense plateau rectangulaire aux murs carrelés d’un blanc clinique, conçu par sa scénographe Malgorzata Szczesniak. D’un coté, une cabine en plexiglass transparent, comme celles utilisées pour les peep-shows, de l’autre un cabinet de WC, transparent lui aussi. Le spectacle est une vaste fresque, cinq heures entracte compris, dont la première partie se déroule en Allemagne dans les années 1930 durant la montée du nazisme et la seconde juste après le 11 septembre à New-York. A partir de ces deux bornes temporelles et spatiales et d’extraits de romans, « I Am a camera » de John van Druten, « Adieu à Berlin » de Christopher Isherwood, qui a inspiré le scénario du Cabaret de Bob Fosse et « Les Bienveillantes » de Jonathan Littell pour la première partie, « Shortbus » de John Cameron Mitchel et deux romans de John Maxwell Coetzee pour la seconde, il s’agit de faire le lien entre deux époques qui voient revenir insidieusement une forme de conservatisme moral et politique. La troupe du Nowy, toujours brillante, enchaîne des numéros avec un brio assez époustouflant qui mêle le jeu, la déclamation, la danse, la performance physique et vocale. Sylphides blondes aux jambes interminables qui font le grand écart devant Hitler le nain bedonnant, bourgeoise juive ensanglantée par les milices, petit peuple de la République de Weimar éructant un antisémitisme ordinaire, star allemande hystérique et gesticulante dont le seul objectif est de flatter la virilité des hommes, les séquences au romanesque singulier, flirtant avec le désir et la violence, la fascination du mal et le fatalisme de l’histoire en marche dans une atmosphère d’égoïsme triomphant et nationaliste, demeurent fortes quoique trop longues. Dans la deuxième partie, les sonorités assourdissantes d’un orchestre rock jouant « Radio Head » donnent le ton : transexualité, bisexualité, fantasmes amoureux, scène d’orgasme collectif, le vingt et unième siècle version Kieslowski se transforme en une bacchanale animale, haletante et libératrice de tous nos fantasmes pour contrer une société catholique de plus en plus répressive en Pologne. Scènes d’orgies, fumette de haschish en groupe, masturbation en couple, peep-show et combats érotiques torrides et brutaux, dont Claude Bardouil, le danseur français, est l’un des protagonistes, les scènes s’enchâssent pour balayer le spectre de nos désirs les plus secrets … et les plus banaux. De ce spectacle récréatif et transgressif, flamboyant et pessimiste, on ressort étourdi et sonné, sinon ennuyé par cet amoncellement de scènes dont l’esthétique est certaine, mais la poésie échappe.

Lien : http://spectacles.premiere.fr/Salle-de-Spectacle/Spectacle/Kabaret-Warszawski-Cabaret-Varsovie-3784347/(affichage)/press

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