« Kabaret Warszawski » ? Une
pièce vulgaire, excessive et assommante.
Par Pauline Gillard
Etant
l’œuvre du metteur en scène polonais
Krzysztof Warlikowski , « Kabaret Warszawski » nous montre la vie en Pologne au
temps de Hitler. Après quelques minutes à regarder la pièce de théâtre je fus
vite persuadée que celle-ci était fort vulgaire et excessive ainsi
qu’assommante.
Je trouve que cette pièce est trop vulgaire
car ils parlent ouvertement de sexe sur scène, imitent l’acte sexuel, se
baladent à moitiés nus, se retrouvent dans des positions qui gênent le
spectateur et les personnages sont vulgaires dans leurs attitudes et façon de
parler.
Je pense que
c’est une pièce excessive car tous ce qui se passe sur scène l’est : la
manière dont les personnages se comportent, parlent, sont habillés, dansent, se
trémoussent, la musique allait trop fort, les cris également, la mise en scène
était aussi excessive, les paroles, les gestes, etc… Tout ça me semblait
sur-joué, comme si on voulait épater le spectateur mais dans mon cas, c’est
l’inverse qui s’est produit. La pièce était même excessive dans sa durée… 4H…
J’ai trouvé
cette pièce assommante car elle sollicite énormément et constamment l’attention
du spectateur. Nous devons être constamment en alerte des moindres faits qui se
produisent sur scène ainsi que lire les « sous-titres » (car la pièce
est en polonais) sinon nous sommes
complétement largué. De plus, comme dit précédemment, tout est excessif, cela
nous fatigue donc beaucoup. Voir une pièce durant autant de temps qui mélange
arts de la scène, cabaret, chant et danse est totalement insoutenable.
LA CRITIQUE
DE PARISCOPE
(
Hélène Kuttner )
- Faire de la scène le lieu de
tous les possibles, une plate forme artistique de libre échange, sexuel,
affectif, politique, où la transgression serait la règle et la passion
amoureuse un objectif toujours présent, mais rarement atteint, tel est le
projet du metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski avec ce «
Kabaret Warszawski » (Cabaret Varsovie) dans son nouvel espace scénique à
Varsovie, que l’on peut découvrir aujourd’hui à la Fabrica, le tout
nouveau lieu de spectacle du Festival d’Avignon. « Willkommen, welcome,
bienvenue » clament les acteurs performeurs de la troupe du Nowy Théâtre
aux spectateurs en les accueillant face à l’immense plateau rectangulaire
aux murs carrelés d’un blanc clinique, conçu par sa scénographe Malgorzata
Szczesniak. D’un coté, une cabine en plexiglass transparent, comme celles
utilisées pour les peep-shows, de l’autre un cabinet de WC, transparent
lui aussi. Le spectacle est une vaste fresque, cinq heures entracte
compris, dont la première partie se déroule en Allemagne dans les années
1930 durant la montée du nazisme et la seconde juste après le 11 septembre
à New-York. A partir de ces deux bornes temporelles et spatiales et
d’extraits de romans, « I Am a camera » de John van Druten, « Adieu à
Berlin » de Christopher Isherwood, qui a inspiré le scénario du Cabaret de
Bob Fosse et « Les Bienveillantes » de Jonathan Littell pour la première
partie, « Shortbus » de John Cameron Mitchel et deux romans de John
Maxwell Coetzee pour la seconde, il s’agit de faire le lien entre deux
époques qui voient revenir insidieusement une forme de conservatisme moral
et politique. La troupe du Nowy, toujours brillante, enchaîne des numéros
avec un brio assez époustouflant qui mêle le jeu, la déclamation, la
danse, la performance physique et vocale. Sylphides blondes aux jambes interminables
qui font le grand écart devant Hitler le nain bedonnant, bourgeoise juive
ensanglantée par les milices, petit peuple de la République de Weimar
éructant un antisémitisme ordinaire, star allemande hystérique et
gesticulante dont le seul objectif est de flatter la virilité des hommes,
les séquences au romanesque singulier, flirtant avec le désir et la
violence, la fascination du mal et le fatalisme de l’histoire en marche
dans une atmosphère d’égoïsme triomphant et nationaliste, demeurent fortes
quoique trop longues. Dans la deuxième partie, les sonorités
assourdissantes d’un orchestre rock jouant « Radio Head » donnent le ton :
transexualité, bisexualité, fantasmes amoureux, scène d’orgasme collectif,
le vingt et unième siècle version Kieslowski se transforme en une
bacchanale animale, haletante et libératrice de tous nos fantasmes pour
contrer une société catholique de plus en plus répressive en Pologne.
Scènes d’orgies, fumette de haschish en groupe, masturbation en couple,
peep-show et combats érotiques torrides et brutaux, dont Claude Bardouil,
le danseur français, est l’un des protagonistes, les scènes s’enchâssent
pour balayer le spectre de nos désirs les plus secrets … et les plus
banaux. De ce spectacle récréatif et transgressif, flamboyant et
pessimiste, on ressort étourdi et sonné, sinon ennuyé par cet
amoncellement de scènes dont l’esthétique est certaine, mais la poésie
échappe.
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