Lismont Marie
Courte Présentation :
L’artiste
Gina
Pane est une artiste française d’origine italienne. Elle passe une partie de
son enfance en Italie, elle ne revient en France que pour réaliser ses études
aux Beaux-Arts de Paris. Elle conserve
de ses cours une fascination pour le corps.
Elle enseigne ensuite à l'école des Beaux-arts du Mans et dirige par la suite un atelier de
performance au centre Georges Pompidou. Elle meurt prématurément en 1990 des
suites d'une longue maladie.
Cette
artiste est l’une des principaux représentants du Body Art , la tendance
artistique caractérisée par la pratique de l'auto-mutilation et le sadomasochisme.
Déshabillage, frapper, blesser, salir,mutiler,… En travaillant à l’aide de sa
propre chair, elle a été en mesure de
montrer le sens du danger et de la douleur ainsi que la fragilité du corps
humain.
Gina
Pane distingue elle-même trois périodes dans l’évolution de ses œuvres :
Première
période (1968 – 1971).Grâce à ses actions corporelles, elle met en question la
relation de l’homme seul face à la nature : « Pierres déplacées » , « Terre
protégée » ou "Enfoncement d'un rayon de soleil". Ses performances se déroulent souvent dans
l'intimité.
Seconde
période (au cours des années 70) Ses performances ne se déroulent non plus en
privé mais en public. Son support du travail est l'espace-temps. De l'œuvre
d'art proprement dite il ne reste que la capture de moment précis durant son
action ainsi que l’objet utilisé lors de sa performance. Les actions
constituent la recherche d'un autre langage. Gina Pane bouleverse l'esthétisme
et donne une nouvelle image de la beauté.« Action Escalade non-anesthésiée, 26
juin 1971 » est l'une de ses premières actions réalisées au sein de cette
période ainsi que « Action sentimentale »
Troisième
période (fin des années 1970) :Les « Partitions ». Le rôle du corps et sa
relation au monde sont le sujet principal. Le langage utilisé dans ses actions est alors un travail de
création autonome. La représentation de la blessure est alors symbolique. Les «
Partitions » regroupent des photographies de ses précédentes blessures à l’aide
de divers objets. Dans les dernières « Partitions », les matériaux utilisés
sont plus le bois, le fer, le verre et
le cuivre.
L’œuvre
Titre : Action
Escalade non-anesthésiée
Support :Photographies
noir et blanc sur panneau en bois, acier doux
Taille :323 x 320 x 23
cm
Photographe : Françoise
Masson
Date : 26 juin 1971
Après
fixation de “l’objet-échelle” sur un pan de mur de l’atelier, déchaussée et
mains nues, Gina Pane escalade de haut en large toute sa surface. Des photos
seront prises durant la performance. L’escalade finie, ses mains ainsi que ses
pieds meurtris seront recouverts d’un bandage. Celui-ci lui servant
à panser ses blessures sera enfermé dans une petite vitrine avec la fiche
de son groupe sanguin, et exposé en même temps que les photos relatant la
performance ainsi que l’échelle
Ce que les spécialistes
nous disent de l’œuvre
(..) « Quant à l’échelle de L’Escalade
non anesthésiée (1971), que
Gina Pane a
comparée à l’escalade des américains au Vietnam, elle peut tout autant renvoyer
à
l’échelle utilisée pour décrocher le Christ crucifié, ou à l’épisode du « Songe
de Jacob »,
dont
la vision d’une échelle dressée entre terre et ciel, décrit dans le chapitre 28
de la Genèse,
marque
une forme d’espérance. Les éléments acérés qui la constituent rappellent
également le
rituel
des Vattienti de Nocera Terinese, ces flagellants calabrais qui, chaque année
au moment
de
la Pâques, rejouent la passion du Christ, et que Gualtiero Jacopetti et Paolo
Cavara, avaient
d’ailleurs
filmés et montré en 1962 dans le célèbre film Mondo Cane. L’analogie réside
dans
l’usage
des débris de verre, intégrés par Gina Pane sur les barreaux de son échelle et,
par les
Vattienti
dans l’outil (le « cardo ») avec lequel ils se lacèrent les cuisses lors de la
procession.
Cette
analogie peut laisser penser que Gina Pane réinvestit également des gestes, des
rituels et
des
objets qui appartiennent à une histoire collective, et que son usage de la lame
de rasoir ou
de
verre renvoie moins à des pratiques « masochistes » qu’à un fonds culturel
commun au
sein
duquel l’automutilation a une valeur symbolique et mémorielle. L’imagerie et
les
postures
ainsi puisées dans la culture chrétienne, loin d’être littéralement
réutilisées, se voient
détournées,
transposées, réinvesties dans l’actualité du moment, pour servir, de manière
réflexive,
un discours sociétal. Elles ne conservent pas moins, comme stratifiées, les
traces de
leurs origines
chrétiennes. »
Ce
que je me dis face à l’œuvre
Emotions : J’ou tout d’abord été répulsée
par cette œuvre puis ensuite intrigué par son côté ambigu. Je connaissais
Action sentimentale de Gina Pane et j’ai voulu en découvrir plus au sujet
d’Escalade.
Sensations : Je
pense que je ne saurais pas assister à la performance en live. La voir en photo
me suffit largement. En face des photographies et de l’échelle
j’aurais cependant surement envie de m’approcher par curiosité
Interrogations : Je
me demande tout d’abord comment elle réussit à supporter la douleur et pourquoi
avoir une volonté de souffrir. Ensuite je me demande comment a-t-elle trouvé ce
concept
Interprétation :
Pour moi
cette performance, sans m’être renseignée ferait référence à la dureté de
s’élever dans les niveaux de la vie sociale ainsi que de grandir.
Caractéristiques
De
forme
Couleur et
couleurs :
Le noir et blanc adouci l’œuvre sanglante de l’artiste mais la refroidi aussi
suite au manque de couleurs. En effet
nous n’apercevons pas la couleur du sang ainsi que la chaire meurtrie de
l’artiste. L’artiste joue aussi sur les
couleurs de son environnement. L’échelle noire
ressort sur le mur blanc, il y a une présence de contraste. L’artiste a
aussi accordé sa tenue, couleurs claires et foncées (Peut-être involontairement
) Les matières sont à l’éfigie de l’œuvre : Dures. L’artiste a choisi un
panneau de bois ainsi que de l’acier doux. L’acier, en harmonie avec les
couleurs, nous renvoie à une sensation de froideur. La taille de l’œuvre est aussi très
importante dans le but de marquer mais aussi suite au nombre important de
photographies s’y trouvant.
Prise de vue :
Les différentes
prises de vue forment une sorte d’histoire. Quasi chaque morcellement d’action
est vue d’un angle différent. Ce qui est très intéressant pour la personne
devant l’œuvre, chaque détail et ainsi abordé, nous avons une vue global mais
aussi détaillée. On peut remarquer que les captures sont soigneusement
choisies. Elles mettent en évidence les mains, les pieds ainsi que la posture
de l’artiste. Il y a aussi une
alternance entre des clichés verticaux et horizontaux. Les points de vue renforce la pénibilité et l’ampleur de l’escalade,
laissant prise à l’émotion et à l’imagination
Etape : On
retrouve ici aussi la présence d’étape. Il y a tout d’abord l’installation des
matériaux, ensuite vient le moment de la performance qui lui aussi est divisé
en étape. Elle monte tout d’abord puis se déplace littéralement puis
redescend,… Et ainsi de suite. Son but de d’ avoir occupé à un moment ou un autre tout l’espace de l’échelle.
Ensuite vient, la
« cicatrisation » comme dirait certains amateurs d’art. Elle recouvre
ses blessures. Puis l’exposition de sa pansement dans une vitrine ainsi que de
l’échelle et des photographies.
De
fond
Intemporelle :L’artiste nous montre son
envie de faire perdurer l’œuvre. En effet, elle expose le bandage, ainsi que
son groupe sanguin, à côté de l’échelle et de la photographie. Celle-ci veut
nous montrer que la souffrance perdure malgré tout. La souffrance laisse des
traces physique, mais aussi des traces morales, qui elles sont ineffaçables.
Que ce soit le public ou la performeuse, il est difficile d’oublier la
souffrance éprouvée ou vue.
Actualité :Gina Pane fait ici un
parrallèle avec l’actualité, en abordant le sujet de la guerre du Vietnam. Elle
nous montre par cette œuvre le total engagement physique et mental de l’artiste
pour réaliser son œuvre. Cet engagement
doit aussi être très pris à cœur lors du service pour sa patrie. Elle fait donc une sorte de lien entre l’engagement de l’artiste pour son art et
celui d’un militaire pour sa patrie. Elle nous la souffrance physique est
morales perçues par les soldats, la famille, les proches,..
Le
titre de l’œuvre
est tout à fait contradictoire mais cependant évocateur. Escalade non anesthésiée
met en avant nos souffrances intérieurs ainsi que notre capacité à la
supporter. Lors d’une anesthésie, nous ne ressentons rien, nous ne souffrons
pas,nous ne souvenons pas,… Hors le malheur et la souffrance vécue dans la
société ne sont pas indolores.
Contexte
L’œuvre
a été réalisée en collaboration avec la photographe Françoise Masson au sein de
l’atelier de Gina Pane. Gina Pane à
elle-même dessiné les plans utilisé à la construction de son œuvre. Aucun
subside n’a été demandé pour la réalisation de cette œuvre. L’artiste l’a
réalisée de manière quasi autonome dans le but d’aborder le thème de la montée
des Américains au Vietnam ainsi que la souffrance vécue.
Position
de l’artiste dans le champ
·
L’artiste a étudié et ensuite
enseigné aux Beaux Arts. Les Beaux- Arts
est une école réputée.
·
L’artiste est facilement
trouvable sur le net et notamment sur Wikipédia.
·
Le site « Youtube » connaît bien
cette artiste, il reprend plusieurs vidéos la concernant, aucune n’est postée
par elle. C’est souvent TheFROGGIESMEDIA.( Chaine youtube consacrée à l’art
contemporain).
àTous ces éléments défavorisent la
position de l’artiste au sein du champ autonome
·
L’artiste est notamment exposée
dans de grandes galeries d’art telle que la Galerie Stadler à Paris
·
La critique d’art Anne Tronche a
notamment écrit un livre sur elle.
·
Beaucoup d’article lui est
consacré dans des revues d’art contemporain
è Tous
ces éléments favorisent la position de l’artiste dans le champ autonome.
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